Après la fête de Lola Nicolle

Par A Bride Abattue @abrideabattue
La couverture d'Après la fête met d'emblée le futur lecteur dans l'ambiance nostalgique qui émane de ce premier roman de Lola Nicolle.
La jeune femme invite à plonger dans le quartier de la Goutte-d'Or qu'elle connait pour ainsi dire "par coeur".
C'est là que vivent Raphaëlle et Antoine en tentant de concilier le quotidien avec leurs attentes. Loin de leurs origines, et pourtant heureux d'y être "reconnus, où la familiarité d'un quartier contrebalance l'anonymat de la grande ville (p. 34).
On pense à Hémingway pour qui Paris était une fête mais les références de l'auteure s'inscrivent dans le rap, en l'occurrence dans la chanson de IAM :
Après la fête tout s’estompe Y a plus un bruit, on tourne la page Les chaises se vident, au revoir tout le monde La réalité revient, on peine à porter la charge
La bande originale du livre se déroule p. 153 et découvre sa grande richesse, avec beaucoup de titres récents, mais aussi Juliette Gréco et Anne Sylvestre ... Car il n'est pas question d'opposer les générations, juste de faire un portrait des aspirations des trentenaires d'aujourd'hui.
Je continuerai longtemps de rêver, car cela supposerait de résoudre des problèmes de droits d'auteur, de pouvoir disposer d'une bande-son accompagnant un roman, au rythme exact de la progression de ma lecture.
Si nous sommes dans les mêmes rues que celles qui forment le décor d'un autre premier roman, Rhapsodie des oubliés de Sofia Aouine, l'atmosphère n'est pas la même, ce qui est passionnant.
L'enchainement des chapitres, comme autant de nouvelles, colore le roman de manière particulière, un peu kaléidoscopique. A cet égard le chapitre 12, à peine une page, est d'une beauté intense.
Cet ouvrage revisite le genre "journal intime". C'est une dentelle littéraire à savourer, chapitre après chapitre, en alternant avec l'écoute d'une musique.
Il s'en dégage une poésie extrême, subtile et élégante.
Après la fête de Lola Nicolle, Les Escales, en librairie depuis le 22 août