Les éditions Denoël publient ces jours-ci le Grand palindrome de Georges Perec, petit livre (une page noir sur blanc, une page blanc sur noir) qu'on aborde avec cette sorte d'admiration qu'on porte à une prouesse. Perec a déjà publié La Disparition, chez Denoël, quand il écrit ce palindrome de 1247 mots, 5566 lettres (soit le produit de la multiplication palindromique 11x23x2x11). Il y a chez cet oulipien le souci de la perfection et le désir de remettre « sans cesse en question les enjeux et les limites de l'écriture ».
Qu'est-ce qu'un palindrome ? C'est un mot qui peut se lire dans les deux sens ; palindrome signifie littéralement « qui revient sur ses pas ». Cela va du mot (exemples : été, rêver, kayak) aux phrases (exemples : « Engage le jeu que je le gagne », « Élu par cette crapule », « Tu l'as trop écrasé, César, ce Port-Salut »). Il peut, bien sûr y avoir des palindromes de chiffres : l'année 2002, par exemple, était une année palindromique.
Le texte du Grand palindrome de Georges Perec commence ainsi : « Trace l'inégal palindrome. Neige. Bagatelle, dira Hercule. Le brut repentir, cet écrit né Perec. L'arc lu pèse trop, lis... », et se termine ainsi : « S'il porte, sépulcral, ce repentir, cet écrit ne perturbe le lucre : Haridelle, ta gabegie ne mord ni la plage ni l'écart. »
Trois mots, c'est assez facile : « être là alerte » ; quatre mots, ça va aussi : « sème, opéra rare, poèmes »...
Sans aller jusqu'à composer un texte aussi long que celui de Perec, vous écrirez une phrase palindromique de trois mots minimum et vous la posterez dans les commentaires ci-dessous. Merci