les bons,
les meilleurs parmi ceux
qui disent, en toute occasion,
tout le bien
qu »ils pensent d’eux-mêmes.
Plus rares
ceux qui, fouillant dans leur conscience
qu’ils croyaient plus légère qu’eux,
y trouvent
quelques méfaits de poids,
quelques forfaits de plume,
reconnaissent avoir
troublé plus d’une fête,
écorché quelques noms,
étouffé un sanglot,
écrasé une larme,
et noyé un chagrin
dans une goutte d’eau,
tué le temps plus d’une fois,
et néanmoins espèrent
voir de nouveau le monde
avec les yeux de l’innocence
pour être dispensés
de dire et de redire
tout le mal
qu’ils pensent d’eux-mêmes.
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Raymond Farina (né en 1940 à Alger) – Fantaisies (L’Arbre à Paroles, 2005) – Sabine Dewulf, Raymond Farina, Présence de la poésie (Editions des Vanneaux, Bordeaux, 2019)