Après 21 grammes, je continue à m’intéresser au réalisateur mexicain Alejandro González Inárritu. Babel est son dernier film. Encore des destins croisés. Ceux de deux enfants marocains dont un coup de feu va changer la vie. Ceux de deux touristes américains qui visitent le Maroc alors que leur couple est sur le point de s’effondrer. Celui d’une nourrice mexicaine qui voyage illégalement avec deux enfants américains. Et celui d’une jeune japonaise sourde-muette qui se cherche après le suicide de sa mère.
Le lien entre tous les personnages est parfois tiré par les cheveux (notamment la Tokyoïte) mais cela n’entrave pas l’unité du tout. Au contraire. Chaque séquence, d’univers et de culture différents, apporte à l’ensemble, qu’il s’agisse des paysages désertiques du Maroc, des néons de Tokyo ou des rues bruyantes des villes mexicaines. Un ensemble poétique et douloureux. On a vraiment l’impression de rentrer dans l’intimité des personnages et de ressentir leurs émotions tant les situations filmées sont graves, les dialogues épurés et les plans rapprochés. Et surtout, les acteurs sont tous excellents : Brad Pitt, Cate Blanchett, Gael García Bernal avec un coup de cœur pour la Japonaise Rinko Kikuchi.
Un film extrêmement poignant, qui ne peut laisser indifférent. Tout comme 21 grammes.