Magazine Culture
Après Yak, voilà un autre album qui me suit depuis un moment, il s'agit du premier disque d'un étrange chanteur de country - gosh, que m'arrive-t-il ? - canadien. Il se prénomme Orville Peck et se cache derrière un masque. Après Jonathan Bree l'an passé, je dois bien aimer les déguisements. En tout cas, ce sont des artistes qui partagent le besoin de rentrer dans la peau d'un personnage, de devenir quelqu'un d'autre, même si leur musique atypique pourrait se suffire à elle-même. Un chanteur queer qui fait de la country, ce n'est pas vraiment l'image que l'on se fait du genre. D'autant que cette fois-ci, il nous vient du Canada et a comme ami l'impayable Mac Demarco que l'on voit dans la vidéo de "Turn to Hate". On pense parfois à Roy Orbison ("Roses are Falling"), à Chris Isaak ("Winds Change") ou à Josh T. Pearson ("Buffalo Run"). Je cite les rares références que je peux avoir, car ce n'est pas le style de musique que j'ai l'habitude d'écouter. Preuve en est que cet Orville Peck a quelque chose en plus. C'est sûr que s'il devait jouer le cow-boy masqué dans un film, cela n'aurait rien à voir avec les westerns auxquels on est habitué. A défaut d'images - même si les clips donnent un bref aperçu -, on se contentera volontiers de la bande son, une des plus belles, kitschs et curieuses entendues cette année.