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En remontant le temps à la fin des années 20, on constate que ce qui est devenu l’une des plus grandes institutions artistiques au monde est née de l’imagination de quelques riches bienfaitrices new-yorkaises, les célèbres Daring Ladies (Lillie P. Bliss, Mary Quinn Sullivan et Abby Aldrich Rockefeller) et d’un premier don de huit estampes et d’un dessin… Presque rien. Mais cet acte de naissance repose aussi sur une impulsion progressiste à contre-courant du climat largement conservateur des musées de l’époque. L’un des principaux objectifs de la rénovation du prestigieux musée a été de retrouver l’esprit réformiste des origines. Bien qu’il ait augmenté le prix de son billet d’entrée, le “nouveau” MoMA tient malgré tout à être plus accessible au public de sa ville via une extension permettant aux visiteurs d’entrer librement dans un certain nombre de galeries au niveau de la rue, lesquelles accueillent six installations de Yoko ONO.
Yoko Ono
Le MoMA – qui a connu trois adresses différentes avant de s’installer au cœur de Manhattan en 1939 – ré-ouvre donc cette semaine, après des travaux (d’un coût de 450m$) pris en charge par Diller Scofidio + Renfro. La version 2019 de la prestigieuse institution ajoute 3 600 mètres carrés à sa précédente surface, un espace supplémentaire principalement dédié au remaniement de l’exposition de collections permanentes riches de plus de 200 000 œuvres d’art, tous média confondus. S’il demeure impossible d’exposer l’ensemble de cette manne artistique au public, l’expansion du musée permet de présenter près de 2 500 œuvres en permanence, contre 1 500 en moyenne avant travaux. Le potentiel de valorisation des collections s’en trouvent renouvelé, maximisé, et va impacter la perception des publics (plus de deux millions de visiteurs par an), et par rebond, certainement, du marché. Par ailleurs, une rotation du tiers des œuvres exposées est prévue tous les six mois, pour faire découvrir des œuvres généralement confinées à un espace de stockage surchargé.
Autre décision importante, l’accrochage prend des libertés avec la linéarité chronologique pour se faire plus thématique. Une transversalité nouvelle qui permet, par exemple, de faire cohabiter Les Demoiselles d’Avignon de Pablo Picasso avec une grande toile de l’artiste américaine Faith RINGGOLD, positionnant d’emblée la nouvelle politique muséale dans une saine diversification de genres et d’origines. Dans cette dynamique, les expositions d’ouverture proposent The Legends of Black Girl’s Window de Betye SAAR et un focus sur les performances de William POPE.L. L’artiste coréenne Haegue YANG, dont le marché est en plein essor (son record absolu date de quelques mois, martelé chez Sotheby’s Hong Kong à plus de 57 000 $ pour Novice Clown – Manganese Carbonate sera également à l’honneur avec le solo show Handles.
Faith Ringgold (1930) – Sleeping: Lover’s Quilt #2, 1986
Un leader institutionnel pour l’art africain