Mais qu’est-ce qui a pu pousser Ségolène Royal à accuser Nicolas Sarkozy, son ex rival d’avoir mis son appartement à sac ?
Est-elle sur le point de « péter les plombs » comme certains le prétendent ? Pas si sûr.
Cette déclaration fait suite à une autre attaque violente, suite à la libération d’Ingrid Betancourt. Elle craignait tant que Nicolas Sarkozy se positionne en héros, qu’elle n’a pu résister au plaisir de lui contester tout rôle dans cette affaire. En fait, depuis quelques semaines, elle exprime toutes ses capacités d’agressivité, dans l’espoir de reprendre du terrain face aux enjeux du prochain congrès du parti socialiste.
Tout chef primate doit faire preuve d’agressivité. C’est une condition sine qua non du pouvoir.
C’est particulièrement vrai dans les espèces les moins évoluées. Chez les macaques rhésus, au moindre écart de conduite d’un subordonné, le chef sanctionne et n’hésite pas à mordre le rebelle alors que le chef chimpanzé est plus tolérant.
Le chef primate n’a pas peur de se battre avec d’autres groupes concurrents, des prédateurs ou des rivaux. Ses élans belliqueux font même partie des comportements qui le distinguent du reste de la troupe.
Ceci étant, un chef doit être également populaire, il doit savoir groomer et caresser dans le sens du poil les membres de sa tribu. Il doit être capable de se réconcilier avec ses anciens rivaux afin de créer de solides coalitions et augmenter ainsi son influence sur la troupe.
Or Ségolène Royal ne se montre guère sous son visage de séductrice depuis quelque temps, elle se contente de sortir les crocs. Elle se positionne en chef macaque rhésus alors que ses électeurs sont plutôt proches des chimpanzés ou des bonobos ! Elle commet donc une erreur grave en terme de marketing primate.
Mais plus grave encore, tout comme son homologue chimpanzé grimpe sur des bidons d’essence pour faire le maximum de bruit et attirer l’attention de la troupe, elle aussi a pour premier objectif d’attirer l’attention des caméras et des micros.
Il semblerait que son désir de faire du tapage médiatique l’aveugle.
Elle est persuadée qu’en se positionnant en victime, elle pourra susciter une vague de compassion qui favorisera son élection. Ainsi, pendant la campagne électorale, elle s’est positionnée en victime de la misogynie française puis en épouse trahie et abandonnée. Après les élections, on a compris qu’elle avait été victime de son propre parti. Et aujourd’hui elle est la victime de Nicolas Sarkozy.
Si elle peut espérer tirer quelques larmes à ses concitoyens, elle ne va pas les convaincre pour autant de voter pour elle.
Au contraire, même, la loi primate est claire.
Une victime n’est pas crédible en tant que chef primate. Les chefs singes n’ont pas le droit de perdre la face. Leurs subordonnés ne leur pardonnent pas facilement leur défaite. En général, ils se choisissent un autre chef car un chef faible n’est pas rassurant pour la troupe. C’est pourquoi nos cousins singes évitent d’affronter physiquement leurs rivaux de peur de perdre le combat et préfèrent recourir à des parades d’intimidation (clignement des paupières blanches chez le babouin, secouement de branches, coup de gueule..).
Ils ne doivent pas montrer de signe de faiblesse. S’ils échouent, il leur faut garder la tête haute, continuer à bomber le torse pour signifier qu’ils vont reprendre les combats. Cela, Nicolas Sarkozy l’a bien compris et visiblement pas Ségolène Royal. Et pourtant il lui faudra vite rectifier le tir et prouver qu’elle a l’étoffe d’un héros si elle veut décrocher le gros lot au prochain congrès de Reims.