Magazine Journal intime
Affalé dans une flaque d’eau stagnante au bout de la ruelle, l’homme a la tête posée contre les pavés du petit matin. Il ronfle sur un rythme régulier qui évoque la musique des anciens trains à vapeur qu’il a connu enfant. Les autres clients qui quittent le bar l’enjambent avec une moue dégoûtée ou, goguenards, en lui adressant des quolibets. Couché dans son monde de souvenirs et de pavés il n’entend pas. Les injures sont solubles dans la vapeur des michelines.