Adoptant une approche plus souvent rencontrée dans l'acquisition immobilière (par exemple chez ScotiaBank, pour rester dans la même région), la solution TD Wheels s'affiche comme le compagnon virtuel du consommateur à la recherche de sa prochaine voiture. Le point de départ en est donc, logiquement, l'exploration du marché, à travers un catalogue comprenant tous les constructeurs et leurs modèles, ainsi que les diverses options disponibles, permettant à quiconque de trouver le véhicule de ses rêves. Les prix listés incluent même les éventuelles promotions en cours.
Naturellement, l'outil aborde également les questions de financement. En premier lieu, il propose une estimation de la valeur de revente de la voiture actuelle de l'utilisateur. À partir de cette information, ce dernier peut alors déterminer le montant du crédit dont il aura besoin pour acheter le modèle désiré et réaliser une simulation afin de connaître le montant de ses futures mensualités. D'ici quelques semaines, il sera en outre possible d'obtenir directement un pré-accord de prêt dans l'application, à des conditions fixes.
Enfin, une fois décidé, l'acheteur peut, toujours depuis son smartphone, localiser dans son voisinage un concessionnaire de la marque qu'il a retenue et lui transmettre, en quelques gestes, les données concernant le véhicule convoité et son financement, de façon à accélérer les discussions et, le cas échéant, les démarches administratives.
Les ventes d'automobiles neuves restant majoritairement conclues en face à face, il paraît compréhensible que l'application ne cherche pas à s'imposer dans cette phase du parcours client. En revanche, il est très surprenant que des services complémentaires – dont, évidemment, l'assurance – ne soient tout simplement pas évoqués…
En attendant (peut-être) de prochaines évolutions, sur ce front et sur quelques autres, TD Wheels représente une illustration supplémentaire de l'indispensable transformation des métiers de la banque, qui, d'auto-centrés qu'ils sont depuis des siècles, doivent maintenant s'immerger au cœur des moments de vie des clients, de manière totalement transparente, voire invisible, en redevenant les facilitateurs de projets qu'ils sont fondamentalement, au lieu de se présenter systématiquement comme une fin en soi.
Dans ce registre, le choix de l'établissement canadien de fournir lui-même une expérience globale est certes le moins douloureux (par rapport à un « effacement » derrière un spécialiste), mais il soulève la question habituelle : parviendra-t-il à asseoir sa légitimité dans le domaine de l'achat de véhicule ou sera-t-il considéré comme un intrus ?