Je souhaitais vous faire partager le commentaire de Olivier concernant Olivier Humbert par rapport à un hommage rendu le 6 juin 2017.
C'est agréable de trouver cet hommage à Olivier Humbert, on n'en trouvera pas ailleurs d'ailleurs, pas plus que de photos. Ce qui est écrit ici est surement juste et la citation extraite du livre reflète bien Olivier Humbert, dans le sens "de faire confiance pour le reste à la vie, qui se charge de nous quoi qu'on en pense".
J'aimerai rajouter qu'Olivier était revenu à ses premiers amours en un sens, qui est la pratique du Katsugen undo , du mouvement régénérateur, il avait fréquenté assidûment le Dojo de Itsuo tsuda à Paris, avant sa rencontre avec Arnaud, sur ses dernières années d'existence Olivier animait un groupe à Montpellier qui n'était pas d'obédience "Swami Prajnanpadienne", même si tous y étaient les bienvenus. De plus et surtout il animait le groupe de pratique de mouvement régénérateur de Montpellier, un groupe libre , sans adhésion, ceci étant sur la fin sa seule voie, c'est à dire "le Non faire" .
Olivier Humbert ne se présentait plus comme disciple d'Arnaud Desjardins ou de Swami Prajnanpad et n'accompagnait pas dans ce sens, mais vraiment devenu un disciple de la vie. Je voulais juste ajouter cette précision, car quitte à lui rendre hommage autant le faire en réalité des faits. Je cite aussi la dernière parole que j'ai entendu d'Olivier Humbert quelques jours avant son départ : "jouissez de la vie autant que vous pouvez"
Merci pour votre blog.
Olivier
Voici un texte de Olivier Humbert
extrait de "Swami Prajnanpad et les lyings"
Les vicissitudes de l'existence, en dehors de ma pratique
de thérapeute et de ma formation dans ce domaine, m'ont
alors sollicité de manière telle que j'ai ressenti constamment
le désir de me changer pour être plus heureux et mieux adapté
aux défis de la vie. J'ai donc poursuivi mon exploration des
nombreuses techniques de psychothérapie qui commençaient
de se répandre en France avec la venue de thérapeutes américains dans les domaines de la bioénergie, de la végétothérapie, de la Gestalt, du cri primal, du rebirthing, de l'analyse
transactionnelle, etc.
Cette entreprise visait à l'acquisition
d'un savoir, censé m'apporter une réussite dans les différents
rôles de mon existence : professionnel, conjugal et paternel
en particulier.
La découverte du « mouvement régénérateur » transmis
par maître Itsuo Tsuda réorienta ma recherche. Il s'agit d'une
pratique corporelle exécutée « sans but, sans connaissance et
sans technique » où l'on cesse pour un temps de s'opposer
aux mouvements naturels du corps, permettant ainsi aux systèmes réflexes dont il dispose de s'exprimer. En effet, pour
la première fois, j'expérimentais la réalité et l'efficacité du
«non faire», du« lâcher prise ».Je constatais, jour après jour,
avec cette pratique, que le changement était inhérent à la vie
même, sans nécessiter le recours à l'effort volontaire. Ce qui
m'apparaît aujourd'hui comme une évidence aveuglante prenait alors l'aspect d'une véritable révélation. Laisser libre
cours aux réactions du corps, habituellement réprimées ou contrôlées pour une grande part, entraînait des changements
patents au plan physiologique : sommeil, nourriture, digestion, respiration, attitudes corporelles.
Ces changements
influaient au plan psychologique : diminution de l'anxiété,
renforcement de la confiance en soi, augmentation de l'aptitude à relativiser les choses. Dans la pratique en groupe,
maître Tsuda introduisait une certaine ritualisation et demandait un minimum de rigueur de comportement. Tout ceci
contrastait avec l'état d'esprit permissif et soixante-huitard
du milieu psy dans lequel j'évoluais et, pourtant, encadrait
une activité qui participait du « non faire » et de la totale
confiance en la vie. C'est grâce à cela que m'est apparue une
conception nouvelle de la vie, celle de « Grande Vie », selon
l'expression de K.G. Dürckheim, ayant les caractéristiques
du sacré : « éternité, omnipotence, transcendance ».
Par une relation nouée au dojo de maître Tsuda, j'entendis alors parler d'Arnaud Desjardins, du travail sur l'inconscient par le « lying »,pressentant tout de suite que cette pratique émotionnelle pouvait, pour moi, être un pont vers une
terre nouvelle :le pont permettant de franchir les torrents
émotionnels pour atteindre à la terre sacrée naturelle.
Fin 1976, la rencontre avec Arnaud Desjardins, nouvellement installé dans son ashram du Bost, m'ouvrit la porte
d'accès à une culture spirituelle que j'avais ignorée jusque là. J'avais en effet rejeté la religion catholique de mon enfance
et de mon adolescence, pratiquée ardemment mais qui m'avait
conduit à des contradictions ingérables, aboutissant à une
dépression nerveuse vécue comme une véritable implosion.
Cette culture spirituelle promettait, sans rien rejeter du vivant,
la conjonctio oppositorum - la conciliation des contraires -
dont le psychologue C.G.Jung mentionnait l'antique existence oubliée, Jung que j'admirais comme un maître mais qui n'avait pourtant pas découvert le sens de la vie puisqu'il
écrivait : « Je chéris l'idée que la vie ait un sens.»
Le chemin spirituel et son but de libération du sens de
l'ego nécessitaient un engagement total avec un maître.
Le nouvel élève qu'Arnaud Desjardins accepta d'aider, l' apprenti-disciple de l'enseignement, complètement néophyte
dans la connaissance spirituelle, prétendait néanmoins, du
fait de sa qualification de psychothérapeute, se connaître, sans
même tirer la conclusion que ses difficultés émotionnelles
dans l'existence témoignaient du contraire. J'eus le privilège
d'être admis d'emblée à assister à quelques lyings d'autres
élèves plus anciens. Familier de l'expression émotionnelle
cathartique et m'étant aussi intéressé à la transe vaudou, il me
parut tout de suite évident que les lyings auxquels j'assistais
conduisaient la personne à exprimer, sans aucune retenue et
sans aucun filtre, par la totalité de ses moyens d'expression,
l'inconscient dans sa profondeur.
L'attitude de l'élève, en total
accord avec cette expression, quelle qu'en soit l'intensité, mais
en restant lucide, contrairement à la transe, donnait à cette
activité une toute autre portée que la pratique de l'expression
émotionnelle en thérapie.
Ainsi, le lying m'est-il apparu comme un moyen convaincant de transformation. Il paraissait rendre la personne apte
à accéder à la démarche spirituelle proprement dite visant à
transcender la limitation de l'ego...