Cette semaine, à l'occasion de la conférence Money2020 à Las Vegas, Uber a ébranlé le petit monde bancaire en annonçant le lancement d'Uber Money. Peu de détails ont alors filtré sur l'initiative, en dehors des fondations déjà existantes. C'est donc vers BBVA qu'il faut se tourner pour obtenir quelques informations supplémentaires…
Le premier axe de développement de la nouvelle division couvre les services financiers à destination des chauffeurs affiliés. Il est ainsi question, d'abord, d'un porte-monnaie mobile, avec sa carte associée, leur permettant d'encaisser leurs gains en quasi temps réel, de suivre la situation de leur compte et de bénéficier de quelques avantages auprès d'entreprises partenaires (telles que des stations-services). Ces fonctions ont été expérimentées, entre autres, aux États-Unis et, en partenariat avec BBVA, au Mexique.
Cependant, l'intégration de la banque dans l'application qui sert, en quelque sorte, d'outil de travail aux 4 millions de conducteurs réguliers ou occasionnels d'Uber peut leur apporter bien plus qu'un simple porte-monnaie virtuel. Par exemple, l'autorisation de découvert (à hauteur de 100 dollars) accordée aux détenteurs de compte permet à celui qui commence sa journée sans argent de faire le plein de son véhicule et de réaliser des courses, sur lesquelles le remboursement sera directement prélevé (ce qui réduit le risque de défaut – et, par conséquent, le coût – par rapport à un crédit classique).
L'ambition affichée par le leader des VTC avec Uber Money est d'aider les utilisateurs de ses plates-formes à atteindre leurs objectifs financiers personnels. Précisons qu'il ne faut évidemment pas y chercher d'angélisme, car leur équipement bancaire est un enjeu d'efficacité pour la « startup ». Quoi qu'il en soit, BBVA confirme la réussite de l'approche, puisque 35% des personnes qui ont souscrit à son offre n'avait jamais recouru à un service bancaire auparavant. En outre, leur utilisation de leur compte pour des revenus provenant d'autres sources démontre que son impact social peut devenir global.
Naturellement, ces constats font directement écho à la stratégie de l'institution financière, notamment sa cible de conquérir un milliard de clients, afin de leur donner accès à toutes les opportunités dont ils peuvent rêver ou, a minima, de lever une partie des obstacles qui se dressent devant eux et leurs projets de vie. La validation de sa démarche est désormais en bonne voie pour une catégorie de population en pleine croissance, souvent considérée comme en danger d'être exploitée mais qui est aussi particulièrement susceptible de profiter d'efforts inclusifs, surtout dans les pays en développement.