Irrespirable est un thriller irlandais qui nous embarque - un peu difficilement - dans les coulisses macabres du dark web.
C'est en Irlande que nous emmène Irrespirable, le tout premier thriller d'Olivia Kiernan. À peine revenue d'une grave blessure sur le terrain, la commissaire profiler Frankie Sheehan se retrouve plongée au cœur d'une enquête troublante. Le corps d'une éminente docteur en microbiologie est retrouvé pendu à son domicile. Pourtant, la piste du suicide est rapidement écartée à mesure que d'autres morts laissent émerger l'existence d'un tueur en série. Un polar qui n'a pas su nous conquérir.
Le plus souvent, la question n'est pas de savoir qui a commis un crime mais quel type de personne en est devenue la victime.
Une quatrième trop prometteuse
Un suicide qui n'en est finalement pas un, une disparition plus qu'étrange, l'apparition de nouvelles victimes... Si l'intrigue est assez classique, les premiers rebondissements réussissent à brouiller les quelques pistes qui s'esquissaient dans notre esprit, comme dans celui de la commissaire d'ailleurs. Car c'est de son point de vue que nous suivons cette enquête. En revanche, la quatrième de couverture met en avant des thèmes dont nous nous attendions à ce qu'ils soient davantage présents dans le roman ! Car nous sommes arrivés à mi-chemin sans qu'il n'ait encore été question de victimes consentantes, de sites BDSM, ou autres chambres de tortures. Alors, soit elle en dit trop, soit c'est le livre n'en dit pas assez. Dans tous les cas, on reste sur notre faim.
Une lecture laborieuse
Si un polar réussi est celui que l'on a du mal à quitter et que l'on dévore en quelques jours, Irrespirable n'est malheureusement pas de ceux-là... Et pour cause, il nous aura fallu plusieurs semaines de lecture morcelée, sans plaisir ni frissons, pour venir à bout de ce livre. Rien à faire. Pas moyen d'être embarqué par l'histoire, de s'attacher aux personnages, d'être stimulé par cette enquête qui s'annonçait pourtant prometteuse. Rien ne nous restait en mémoire. D'autant plus décevant que nous sortions tout juste d'une lecture addictive dans laquelle nous avait plongée Fleurs de sang, le premier polar de Jérôme Frioux-Toublant dont nous vous parlions il y a peu. Comme quoi, les premiers polars se suivent, et ne ressemblent pas !
Une plume sans nuances
On attend d'un " thriller palpitant " qu'il nous remue, nous captive, nous dérange peut-être. Pourtant, rien d'irrespirable dans ces pages. La faute au style, dans un premier temps. Car si l'écriture est assez chirurgicale et donc plutôt rythmée, nous l'avons trouvée plate et dénuée d'émotion. Même les quelques passages descriptifs sur l'Irlande n'ont pas réussi à nous faire voyager. Quand à la dimension psychologique du personnage principal, là encore on reste en surface. Et l'auteur distille les informations relatives à ce personnage tourmenté au compte goutte. Ce qui nous rend cette commissaire assez froide. Difficile, avec tout ça, de ne pas finir par décrocher...