La culture est un construit social, qui ne se fonde que très partiellement sur vos savoirs formels, sur vos apprentissages conscients.
Elle repose en grande partie, sur des liens tacites : des valeurs non exprimées, des conventions invisibles, des dynamiques relationnelles. L’huile dans les rouages, la colle des structures sociales, la gardienne de la mémoire du collectif, comme collectif.
Qui que vous soyez, et quels que soient vos efforts de conservation de votre intégrité identitaire, immergé pendant 2 ans, 5 ans, ou plus, loin de votre milieu d’origine (social, géographique…), vous en perdrez inévitablement certaines spécificités, pour en gagner d’autres (qu’elles soient ou non positives, vues de votre ancienne perspective).
Insidieusement, vient toujours le moment où ceux qui furent les vôtres, ne sont plus tout à fait les vôtres.
Mais s’ils n’ont pas, dans les mêmes mesures, avec la même portée solidaire, avec la même puissance d’attachement, été remplacés par d’autres « siens », le risque est grand que vous-même ne puissiez plus vraiment savoir qui vous êtes.
L’homme est un être culturel par nature, parce qu’il est un être naturel par culture. (Edgar Morin)
Protée de face, face à Protée de andrefromont/fernandomort, sur Flickr
Dans la mythologie grecque, Protée est une divinité marine, mentionnée par Homère dans l’Odyssée. Il est doté du don de prophétie et du pouvoir de se métamorphoser. Mercure vulgaire ou universel des alchimistes, Protée représente aussi, depuis la plus haute Antiquité, la première matière des philosophes: « Car toutes les formes qu’il [Protée] contient et embrasse, ou plutôt toutes celles qu’il est toujours et éternellement, il semble les devenir tour à tour à cause de l’attention partielle de ceux qui le contemplent.» (Proclus, Commentaire sur la République de Platon, VI, 113.). – Source : Wikipedia.
Source de l'article Acculturation : Blog-notes | Corinne Dangas.