Je vais commencer par lever un coin du voile qui vous fait dire tout et le contraire de tout sur la toile.
Je vais m'autoriser une toute petite intrusion dans l'esprit des milieux autorisés pour nous épargner quelque funeste confusion en vous disant :
Non, le port du voile n'est pas une prescription de Dieu mais une divine prescription.
Pour le dire philosophiquement, ce n'est pas un impératif catégorique du genre: tu dois porter le voile, un point c'est tout.
Mais un impératif hypothétique du genre : si tu ne veux pas être un objet, le voile est recommandé.
C'est ce que les féministes n'ont toujours pas compris, c'est que le voile n'est pas une main mise sur la femme, mais le signe le plus prodigieux pour vous indiquer que la femme n'est pas, ne peut être une vulgaire marchandise.
No tocar ! N'y touchez pas avec vos yeux de tocard! Il faut rendre à Dieu ce qui appartient à Dieu et à César ce qui appartient à César.
Et s'il faut dépendre forcément de l'un des deux, quand on a l'outrecuidance de les séparer, je préfère dépendre de Dieu... du regard de Dieu... c'est logique et non laïque.
C'est ce que se dit toute femme voilée qui a compris qu'elle ne peut avoir le moindre pouvoir si elle ne cesse pas d'abord d'être un faire valoir. Autrement dit, un objet ostentatoire : bien maquillé, bien déshabillé, bien grillé.
Le voile veut dire : je ne veux pas être un objet, je veux être une femme libre, libérée de vos tares et de vos regards.
Je ne veux plus être à votre merci... exhibée par vos publicités ou inhibée par vos duplicités.
Vous me direz que je suis, je serais toujours un objet... et je saisis bien votre savant projet, mais quitte à être un objet autant être entier... pur et fermé plutôt qu'ouvert à toutes les impuretés.
Pour vous l'exprimer un peu plus terre à terre, je vous prie d'épargner ma féminité, qui contient ou retient tout mon mystère.
Songez à votre fille, à votre sœur, à votre mère...
Maman, pardonne leur, ils ne savent pas ce qu'ils font.
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