Quand la peinture rime avec économie circulaire

Publié le 29 octobre 2019 par Franckbaty @Bouygues_C

Créer des peintures professionnelles neuves, composées à plus de 70% de matière recyclée. C’est l’activité – inédite en France -, de CIRCOULEUR. Grâce à sa filière de recyclage, la startup revalorise les fonds de pots de peinture inutilisés, évitant ainsi l’incinération de ces peintures, tout en réduisant l’extraction de matières premières pour la fabrication. Un bel exemple d’économie circulaire.

Un bilan carbone réduit, et un air intérieur plus pur
Résultat ? Le bilan carbone des peintures est divisé par 12, soit l’empreinte carbone la plus faible du marché. Mieux encore, avec les peintures CIRCOULEUR, les émissions de COV (composés organiques volatils) sont également fortement diminuées. Une baisse qui impacte positivement la qualité de l’air intérieur… Et qui a intéressé Sébastien Chauvet et Damien Haultcoeur, respectivement directeur d’agence chez Linkcity et responsable Open Innovation chez Bouygues Bâtiment Centre-Sud-Ouest, qui ont matché avec la startup en octobre 2017, lors d’une édition de Matching Up.

A l’époque, pour CIRCOULEUR, travailler avec un grand groupe est une première. La production  n’est pas encore industrialisée, et il faut trouver le bon chantier pour une expérimentation concrète. Après quelques mois, le chantier est trouvé, ce sera GINKO A2.2 à Bordeaux. Le test commence en novembre 2018.

La peinture CIRCOULEUR testée sur un hall d’immeuble.

Et la collaboration porte ses fruits, comme l’explique Marianne Rittaud, associée chez CIRCOULEUR. « Travailler avec Bouygues Construction nous a permis de tester notre produit dans les conditions réelles, et de le faire évoluer pour l’adapter aux exigences du terrain. Cela représente aussi une superbe opportunité d’accélération, car nous avons eu à produire rapidement des volumes conséquents. Avec ce partenariat, l’émergence de la filière de recyclage est favorisée. »

Côté Bouygues Construction, c’est aussi le moyen de proposer des offres différenciantes, qui intègrent à la fois la problématique environnementale et la qualité du produit. « En travaillant en mode agile, avec un interlocuteur réactif et à forte capacité d’innovation et d’adaptation de ses processus et produits  finaux, nous avons pu collaborer pour aboutir à une peinture correspondant tout à fait à nos besoins », détaille Damien Haultcoeur.

Des atouts pour les chantiers Zéro Déchet
Ce premier test concluant, d’autres sont prévus pour bientôt : sur le chantier de Paris 13 Bruneseau, et sur celui d’Antony Marché, réalisé par Bouygues Bâtiment Ile-de-France (Habitat Résidentiel) pour Linkcity, qui permettra de tester la peinture dans un appartement-témoin. Un des logements du projet ABC, à Grenoble, servira également de test, avant de référencer CIRCOULEUR parmi les fournisseurs officiels de Bouygues Construction, avec un contrat-cadre. « Et peut-être, pourquoi pas, convaincre nos partenaires d’utiliser à leur tour cette peinture à faible émissivité de COV et à faible empreinte carbone », imagine déjà Damien Haultcoeur.

« L’idéal serait que les peintures recyclées deviennent un standard au sein de Bouygues Construction, et que les peintures fabriquées à partir de matériaux neufs soient l’exception. Nous souhaitons également travailler avec le Groupe sur des chantiers « Zéro Déchet », pour pouvoir proposer la récupération des fonds de pots de peinture en fin de chantier, et ainsi garantir le recyclage de nos propres fonds de pots. La boucle serait bouclée, un vrai rêve d’économie circulaire ! », conclut Marianne Rittaud. Rêve qui pourrait bien se concrétiser, puisque deux chantiers Zéro Déchet (celui du Quartier des Fabriques, à Marseille, et un chantier Rénovation Privée à Paris) expérimenteront bientôt cette solution.