Ex-travailleur de rue et le Insite de Vancouver, le site d’injection supervisé
Crédit photo Rovaro
Annie Mathieu a publié aujourd’hui un article dans La Presse sur le site d’injection supervisé de Vancouver, le Insite. Je suis cité dans l’article. Soit parce que j’arrive de Vancouver et que j’ai visité le Insite. Soit parce qu’il n’y avait personne d’autre
Annie Mathieu n’a pas menti. J’ai fait du travail de rue plein temps de 1992 à 1997. Avec l’ouverture du Café-Graffiti en 1997, tranquillement mes activités de travailleur de rue se sont transformées en travailleur de milieu. Aujourd’hui, je suis obligé de cumuler les fonctions de directeur de l’organisme, directeur clinique de l’intervention, rédacteur en chef, journaliste… je m’assure que les vidanges sont sorties ainsi que la récupération.
Avec les années, j’accompagne des jeunes qui ont des amis qui en connaissent d’autres… Mes présences en dehors du local pour du travail de rue puriste comme j’ai fait jusqu’en 1997 ne se font que lorsque j’ai des gens à rencontrer dans des conditions très spécifiques et très particulières.
Possiblement que cette trajectoire est la même pour plusieurs travailleurs de rue. Après un certain temps ont les mets en charge de la formation des plus jeunes, on continue l’intervention auprès des jeunes que nous avons adopté et de leur milieu de vie. Finalement, la chaise de directeur d’organisme. Un vieux meuble, mais encore bien utile. D’autres enseignent à l’université, ce que j’ai aussi fait pendant 5 ans avec McGill.
Donc, quand je croiserais Mme Annie Mathieu de La Presse, je lui demanderais de ne pas me présenter comme ex-travailleur de rue, mais plutôt comme le directeur de l’organisme. Un jeune directeur vaut mieux qu’un vieux travailleur de rue!