"Les gens accordent de la valeur aux pierres qui scintillent et aux porte-bonheur, mais ils oublient que les talismans les plus puissants sont les histoires que nous racontons, à nous-mêmes ou aux autres. "
La jeune Elodie WInslow, archiviste à Londres découvre une vielle sacoche dans laquelle était conservé le portrait sépia d'une jeune femme à la beauté solaire, ainsi que des croquis d'une maison située dans la campagne anglaise, au bord de la Tamise. Or cette demeure de Birchwood Manor semble familière à la jeune femme... Elle plonge alors dans les méandres du temps et s'intéresse à Edward Radcliffe, jeune homme appartenant à un groupe de jeunes peintres proches des Préraphaélites, durant l'été 1862. Ce peintre talentueux a connu durant cet été un drame marquant : lors d'un de ses séjours à Birchwood Manor, sa fiancée est tuée et un diamant issu de la fortune familiale disparait, sans doute volé par la sulfureuse Lily avec qui Edward vivait une passion tapageuse...
Dans ce beau roman, les strates temporelles se superposent, avec en point d'ancrage cette belle demeure lovée au creux du vallon, ce manoir imperturbable, rassurant comme un phare, une vigie veillant sur ses locataires dans les tempêtes du temps.
Les éléments s'agencent petit à petit, les personnages prennent sens au gré des histoires et des indices distillés, tels une histoire de famille prenant forme au fil du temps.
"Parents, enfants. La relation la plus simple du monde, et la plus compliquée. Chaque génération transmet à la suivante une valise pleine de pièces prises à d'innombrables puzzles accumulés depuis des siècles, avec cette prière : "Eh bien, à vous d'en faire quelque chose, maintenant.""
Le lecteur est emporté dans cette belle lecture et risque bien de devenir aussi prisonnier des rets du temps...