Un rapport de consensus, américain, montre que l'épuisement professionnel est fréquent chez les professionnels de santé. Publié par la National Academy of Medicine (NAM), le rapport indique que l’épuisement professionnel touche aujourd’hui entre un tiers et la moitié des infirmières et des médecins américains et entre 45 et 60% des étudiants en médecine. Il préconise des recommandations centrées non seulement sur la création d’environnements de travail et d’apprentissage plus efficients mais aussi sur la réduction de la charge de travail administratif.
Parrainé par le Centre médical universitaire de Vanderbilt, ainsi que par 31 autres institutions et organisations de santé, le rapport examine également les causes de ce burn out généralisé et avance des solutions. « Il existe un lien direct entre l’épuisement professionnel des médecins et des autres personnels de santé, et la sécurité et la qualité des soins de santé. L’épuisement professionnel des médecins n’est pas un problème nouveau, mais sa prévalence et son impact croissants sont clairement liés aux facteurs inhérents à nos systèmes modernes de santé », commente le Dr Matthew Weinger, professeur d’anesthésiologie et membre du comité de rédaction : « Le Comité s'est rendu compte que l'épuisement professionnel des professionnels de santé nécessite une refonte substantielle du système de santé, qui doit privilégier pour les patients les soins les plus bénéfiques et pour les praticiens la possibilité d’exercer en apportant des soins de grande qualité ».
La prévalence du burn out et son impact croissants sont clairement liés aux facteurs inhérents à nos systèmes modernes de santé
Principaux points abordés dans le rapport :
- L'épuisement des médecins et des professionnels de santé doit être abordé tôt dans le cursus professionnel et les facteurs de stress doivent être reconnus dès l’apprentissage ;
- les autorités de santé et les responsables de la formation des professionnels de la santé ont la responsabilité de favoriser, de surveiller et d’améliorer continuellement les environnements de travail et d’apprentissage ;
- si certaines technologies de santé semblent contribuer à l'épuisement professionnel (comme par exemple certains systèmes de dossiers de santé électroniques ou de transmission), le potentiel des technologies bien conçues n’est pas remis en cause et ces technologies doivent être également conçues pour minimiser au maximum l'épuisement professionnel ;
- les politiques, les agences et même les industriels du secteur de la santé ont un rôle clé à jouer dans la prévention de l'épuisement professionnel des professionnels. Le rapport met l’accent sur l’augmentation de la charge de travail administratif qui « détourne » les médecins et personnels de santé de la délivrance de soins de qualité, et peut directement participer à l’épuisement professionnel ;
- les établissements de santé et de formation médicale et paramédicale doivent tous prendre des mesures concrètes pour réduire la stigmatisation des médecins ou autres professionnels de santé en recherche d’aide en cas de détresse psychologique. Des services d’assistance doivent être facilement accessibles pour ces professionnels.
Le rapport apporte également des recommandations centrées sur la création d’environnements de travail et d’apprentissage plus positifs, la réduction de la charge de travail administratif, l’adoption de solutions technologiques, l’aide accrue fournie aux professionnels mais aussi aux étudiants et l’investissement dans la recherche pour savoir mieux lutter contre le surmenage.
Source: The National Academies of Science Engineering Medicine Taking Action Against Clinician Burnout- A Systems Approach to Professional Well-Being (2019)
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Équipe de rédaction Santélog Oct 25, 2019Rédaction Santé log