Le temps passe inexorablement
Et les vieilles tombes elles-mêmes ont perdu leur éclat.
Dans la brume de l’automne, les feuilles s’envolent vers d’autres rêves.
De mes mains s’échappent des nuages aux formes étranges,
Tandis que sur les falaises de l’infini des océans tempétueux viennent se fracasser inlassablement.
Il est dans les villages des églises aux formes floues et aux clochers incertains,
Des rivières qu’enjambent des ponts en pierres de schiste,
Et des passants courbés sous le poids de leurs déceptions.
Il est des forêts infinies, où des animaux sauvages survivent depuis l’origine du monde.
Au milieu d’une clairière, se dresse un monastère dont la porte est close.
Dans le silence, s’élève un chant beau et pur, qui dit la beauté de l’univers,
Mais derrière ces voix viriles on devine le désir de la femme éternelle,
Cette Marie des Evangiles, qui se donna par amour.
Sa silhouette reste gravée sur les vitraux,
Forme fragile et gracieuse qui rayonne de mille couleurs
Dans l’aube matutinale de l’hiver précoce.
Quand la gelée blanchit les herbes tendres de ma jeunesse.