Depuis le début du mois de septembre, j’anime une rubrique sur une émission radiophonique sur MonParisFM. « Ca fait parler! » sur le talk show de Malik Eudy, Le week-end africain, tous les vendredi soir à 19h00 en direct.
Je dois dire que c’est une expérience amusante et humainement très riche puisque qu’en dehors de mes livres, je nage un peu (beaucoup) en eaux troubles. Le week-end africain est une émission de promotion des artistes underground africains, afro, souvent des musiciens, des chanteurs venant d’un peu partout du continent africain et de la diaspora. Je dis que je suis un peu perdu parce que j’ai l’impression de découvrir constamment des nouveaux sons. Alors, il est vrai que j’ai pendant longtemps, très peu écouté, les sons venant du continent. Etant, un ancien fan de Koffi Olomidé, version année 80, de Zaïko Langa Langa, Chocs Stars pour la rumba congolaise, d’afro-zouk et de zouk, et surtout de hip hop américain, je me suis totalement débranché de la production musicale congolaise avec la dérive commerciale de Koffi Olomidé au début des années 90, le phénomène « kobuaka libanga » et l’introduction massive de la publicité politique dans la musique congolaise. Et j’ai loupé le phénomène P-Square, il y a dix ans qui a constitué une bascule avec le coupé décalé de DJ Arafat, un décentrement du leadership en termes de productions artistiques des Congo vers l’Afrique de l’Ouest.
Cela étant dit, mon effarement et mon ignorance abyssaux chaque fois que Malik Eudy m’interpelle sur un nouveau son, ont une autre explication. Car, je connecte de nouveau depuis deux ans sur la trap, l’afrotrap et je suis avec intérêt les nouveaux sons mélodieux venus du Nigeria et du Ghana qui accompagnent certains clips ou vidéos de fête très viraux sur les réseaux sociaux. Il n’empêche que nombre d’artistes passent hors du scope, évoluant sous le radar pour des raisons à analyser. Et c’est réellement ce qui m’étonne dans le concept Le week-end Africain. Ces musiciens talentueux ont rarement la possibilité de faire passer leurs sons sur des média « mainstream » comme Africa 1. Et tout aussi difficilement sur les radios urbaines parisiennes comme Skyrock ou Générations. Ainsi Lapyosh, Jessica Kungz, Sista Clarisse ou Mystik Oguedden pour ne citer que ceux-là semblent évoluer dans un univers parallèle malgré la qualité de leur production. Et ce que j’observe est passionnant et complexe à la fois. Les modes de production ont complètement changé pour les nouveaux artistes. En particulier pour les artistes de la diaspora. Tout d’abord, les sons extrêmement brassés. De manière assez étonnante, d’ailleurs. On retrouve souvent une hybridité où les influences musicales africaines, américaines, caribéennes ou franciliennes se succèdent, s’imbriquent dans le travail de ces artistes. Est-ce le diktat du nombre de stream qui influence ce type de contenus au carrefour de plusieurs ambiances ? A creuser.
Je divague un peu mais cette collaboration avec Malik me permet d’introduire mes lectures sur un média en formation. J’y présente une chronique parlée intitulée « ça fait parler ». De manière cool, en mode vulgarisation, sans se prendre tête je parle de mes coups de coeur du côté de la rue Oudiné dans le 13ème arrondissement. Je dois également donner mon avis sur des actus qui m’ont fait kiffer ou pas.
Bref, c’est tous les vendredi à 19:00 sur Mon Paris FM. Et vous avez les podcasts des émissions sur l’application mobile de ce média ou sur le site internet. Donnons de l’énergie à ces médias en périphérie, construisons nos cases « de côté » comme dirait Gauz plutôt que se débattre sur des plateformes mainstream qui n’en ont rien à faire de ces lettres, ces musiques underground afro.