Drôle de Félix

Par Luc24

La critique  

Un film naïf, beau, attachant

Félix (Sami Bouajila) est arabe, Félix est homo et Félix a le SIDA. Et devinez quoi ? Félix est heureux comme tout et croque la vie à pleine dent. Car ce jeune normand ne se laisse jamais décourager, car il croit en l'humain et profite du présent, de la vie et ses surprises. La seule chose qui le turlupine un peu , c'est son père. Ce dernier l'a abandonné et Félix aimerait bien le rencontrer. Il laisse alors son petit ami et part sur la route, direction Marseille, où se trouve son géniteur. En chemin, Félix va rencontrer différentes personnes qui vont constituer une sorte de "famille de coeur " : un jeune gay qui va s'amouracher de lui et qu'il considère comme son petit frère; une vieille dame qui a tout de la grand mère qu'on aurait tous voulu connaitre; un "cousin" avec qui la route va rimer avec plaisir ; une mère de trois enfants , séductrice, qu'il verra comme sa soeur. Au gré des rencontres, Félix s'épanouit et apprend à mieux se connaitre...

Drôle de Félix insupportera sûrement ceux qui refusent de croire encore à la beaute de la naïveté. Naïf, oui, ce film de Ducastel et Martineau l'est sûrement. Et c'est là tout son charme. Avec ce parcours initiatique d'un jeune gay courageux et lumineux, les deux réalisateurs mettent en scène une vie faite de rencontres globalement enrichissantes. Le monde dans lequel évolue Félix n'est pas un idéal (il y a des agresseurs, des racistes...) mais le film nous montre que quand on le veut, en allant toujours vers son prochain, on finit toujours par trouver une oreille tendue, du réconfort, un début de complicité. C'est bête comme tout mais ça réchauffe les coeurs et l'interprétation et les dialogues sont tellement bons que tout se tient et qu'on ne demande qu'à y croire. En évitant soigneusement tous les clichés, les étiquettes, les émotions attendues, Ducastel et Martineau livre la traversée "ordinairement extraordinaire" d'un jeune homme sensible et foncièrement attachant. Un film qui fait du bien.