Le rêveur de la forêt, tel est le titre de l’exposition actuelle au Musée Zadkine, titre emprunté à Zadkine lui-même. Les oeuvres de différents artistes s’interpellent, se répondent, comme les arbres et les autres végétaux dans une forêt.
O. Zadkine - P. Bard - A. Michel et A. Giacometti
Le plancher craque dans la pièce où commence l’exposition, la Lisière, le « biotope », création musicale de Jean-Luc Hervé, accompagne mes pas dans la deuxième partie nommée Genèse. Et c’est le bruit des feuilles et des oiseaux que je retrouve sur le chemin vers le Bois sacré.
H. Berrada - J. Pérez - G. Richier
Les troncs s’élèvent à la fois comme gardiens de secrets et comme des portes ouvrant sur la vie qui palpite. Il faut franchir cette lisière, dépasser le groupe pour accéder aux individus et à leurs relations : tout le vivant semble y trouver son origine, parfois indifférenciée, végétal, animal, tout partageant l’espace, l’air et la lumière. La traversée du jardin arboré me conduit à l’atelier où des formes denses, grouillantes, minuscules ou géantes, sèches ou humides semblent poser sur moi leurs ombres magiques.
E. Jospin - L. Karp - O. Zadkine
Un arbre, à la sortie, formant une solide fourche vers le ciel, répond avec élan aux oeuvres que je viens de voir. « Le sculpteur est un ordonnateur ».
Un livre remarquable prolonge cette exposition de textes divers : extraits de contes, poèmes, citations, analyses. Je n’en suis pas encore sorti.