Cent vingt-et-une femmes assassinées à la mi-octobre, c'est le chiffre atteint dès aujourd'hui alors qu'en 2018 ce fut celui de la totalité d'une année. Combien encore de femmes tomberont-elles sous les coups de leurs conjoints avant la fin de l'année ?
Qu’attendent le gouvernement et la présidence pour donner les moyens aux différents collectifs de lutte contre les violences conjugales pour enrayer ce sort ? Ces derniers l’estiment à un milliard d’euros – sur le modèle réussi des Espagnols – pour mettre en place des campagnes permanentes dans les médias, pour augmenter le nombre d’hébergements de secours – même s’il semblerait plus évidemment que ce soit l’agresseur qui quitte le domicile plutôt que la victime -, pour octroyer davantage de téléphones grave danger et d’ordonnances de protection et enfin pour former les policiers à l’accueil des femmes victimes de violences avec à l’appui des consignes fermes afin de ne plus entendre le dialogue irréel dont a été témoin le président Macron lors d’une visite dans un centre de lutte contre les violences conjugales. Les collectifs doivent à nouveau manifester dans un mois, le 23 novembre. Le président Macron et le gouvernement ont par conséquent un peu plus de 30 jours pour réagir. Mais s’ils mettent autant de temps à faire connaitre leur position contre les violences faites aux femmes que pour la laïcité, nombre d’entre nous risque d’être encore déçus !
Mais autant dans le cadre de violences conjugales il ne peut y avoir discussion, on ne frappe ni ne tue son prochain, homme ou femme, autant dans celui concernant la laïcité au sein de nos sociétés le débat peut s’instaurer. De nombreux éléments de réflexion peuvent alimenter ce débat. Le premier est que celui-ci ne devrait pas tourner autour du port du voile essentiellement donnant ainsi l’impression que le débat ne serait institué qu’autour d’un « problème islamique ». Au mieux, il peut être utilisé comme prétexte à la réflexion. Dans une société multi culturelle et religieuse comme la nôtre, il semble évident et surtout nécessaire que des sacrifices soient faits par tout à chacun pour que l’ensemble des membres de la dite société vit en harmonie. Un de ces sacrifices est de renoncer à manifester à l’extérieur du cercle familial ses convictions religieuses. L’extérieur doit être neutre. Plus de croix autour du cou, plus de kipa ni de voile sur la tête, etc. Depuis la nuit des temps, il est clair que l’on ne peut compter sur le respect que tous devrions avoir pour l’autre et la foi de chacun. Il n’y a donc pas le choix. Si les hommes et les femmes avaient su se respecter mutuellement, il y en aurait trace dans l’histoire. Nombre d’entre nous vont trouver cela injuste et estimer que leur intégrité religieuse n’est pas respectée. Ils trouveront que cette décision est violente et irrespectueuse par rapport à ce qu’ils sont. Mais elle ne sera pas plus violente que la violence exercée sur l’autre au nom d’une religion. Les arguments de "on était là les premiers" ou "nous sommes les plus nombreux" ne peuvent plus vraiment tenir en ces temps de mondialisation.
Si sur certaines questions de société, le président Macron peine à prendre des risques pour on s'en doute, de pures raisons électorales, il sait par contre en prendre d'un point de vue international. En recevant il y a peu à l'Elysée le Premier ministre hongrois Viktor Orban, le président français a montré qu'il pouvait dialoguer avec tous et surtout avec un chef de gouvernement à la réputation plus qu'autoritaire dans les médias français. Le Fidesz a perdu la capitale hongroise, Budapest au profit d'un candidat écologique. Viktor Orban a démontrer qu'il savait accepter une défaite, la première depuis 2010. Pour un pays dont on peut lire pis que pendre sur sa politique dans les médias, les résultats de ces élections sont plutôt bon signe.