L'inflation en Europe est ressortie sans grande surprise en hausse de + 0,4 % sur un mois en juin et
de + 4 % sur un an soit au plus haut depuis 1997, date à laquelle Eurostat a commencé à publier cette donnée pour la zone Euro. Dans le détail :
- en France, la progression est de + 0,4 % mensuellement et de + 3,6 % sur un an, au plus haut depuis 1991. Hors énergie, la progression s'élève à + 2,3 et hors énergie et alimentation, celle-ci
reste au niveau de la limite supérieure de l'objectif de la BCE soit à + 2 %. Sur un mois, la hausse est également de moitié hors ces 2 éléments volatils à + 0,2 %. En données comparables IPCH
par contre, la progression annuelle globale de l'inflation des prix à la consommation française est en ligne avec celle de la zone Euro à + 4 % soit + 0,4 % par rapport au chiffre calculé par
l'Insee suivant la méthode de calcul nationale.
- En Allemagne, toujours en données IPCH, la hausse s'établit à + 0,4 % sur un mois et à 3,4 % en rythme annuel après + 0,7 et + 3,1 en mai. Hors énergie la progression est de + 1,9 %.
Aux USA, la progression ressort à + 1,1 %, beaucoup plus vive sur un mois car mai n'avait progressé que de + 0,6 %. Les analystes attendaient uniquement + 0,7 %. Au plus haut depuis mai 91, la
progression annuelle s'élève désormais à + 5 %. L'inflation sous-jacente (hors énergie et alimentation) est plus limitée à + 0,3 contre + 0,2 % attendu et + 0,2 % le mois précédent. Hors énergie
et alimentation, la progression annuelle est de + 2,4 % à fin juin.
Le marché attendait à 20 heures après ces données, le compte-rendu de la réunion de politique monétaire de la Fed des 24 et 25 juin dernier qui avait décidé d'un statu quo à 2 % (contre une
hausse de la BCE début juillet de + 0,25 % à 4,25 %) pour prendre connaissance de la position des différents membres. Sans grande surprise, la hausse des taux a été évoquée face à l'inflation en
aggravation mais l'incertitude générale et les risques pesant sur la croissance sont jugés toujours importants même s'ils sont vus comme ayant légèrement diminués.
C'est ce qu'a confirmé le chiffre de la production industrielle US, à la surprise générale avec une hausse de + 0,5 % en juin sur un mois et un taux d'utilisation des capacités de production
également mieux orienté à 79,9 % contre 79,6 % en mai largement au-dessus des attentes. Sur 12 mois, on reste cependant à un tout petit + 0,3 %.
Enfin, les stocks de pétrole ont augmenté aux USA de + 3 millions de baril à la date du 11 juillet permettant au baril de continuer son net
repli à 133/134 $ dans une chute jamais recontré depuis près de 20 ans. Selon le département de l'Energie, la demande en essence a faibli de - 2,1 % sur un an.
• Sur le front des bancaires, le Président de la Fed a continué son allocution devant le Congrès US mais cette fois devant la Chambre des Représentants après le Sénat hier,
réaffirmant sa priorité vis à vis des marchés financiers. Ceci couplé aux bénéfices meilleurs qu'attendus de la banque Wells Fargo (mais en légère baisse sur un an puisque le bénéfice par
action ressort à 0,53 $ contre 0,67 $ un auparavant). La santé du groupe permet d'augmenter son dividence de + 10 % et a enclenché une flambée du titre de + 25,02 %.
Washington Mutual se ratrappe du même pourcentage ainsi que Lehman Brothers. L'indice des bancaires US (BKX) s'emballe de + 17,27 %, une progression record. Fannie Mae reprend + 30,83 % alimenté
par ailleurs par l'information que lundi, les opérations de ventes à découvert seront limitées suivant la SEC, le gendarme de la bourse de New York, ceci changeant les aspects techniques des
opérateurs obligés de se racheter à la hâte pour solder leurs positions.
Un marché limitant les possibilités baissières réglementairement affaiblit évidemment les nouvelles prises de position dans ce sens et par leur jeu des rachats de positions déjà en
cours obligent leurs détenteurs en position de vendeur à venir grossir les rangs des acheteurs pour obtenir les titres qui vont déboucler la position initiale... un marché lavé de ses
vendeurs crée ainsi une panique à la hausse, ceux obligés d'obtenir des titres pour limiter leurs pertes sur les positions à la baisse courant après les titres coûte que coûte.
Avec la chute du pétrole, l'indice des compagnies aériennes US flambe également de + 18,12 % alimenté par le même principe mais sans l'appel d'air initié par la décision de la SEC sur Fannie
Mae et Freddie Mac.
Les détracteurs crient en pareil cas au changement de règles du jeu en cours de match et à l'instabilité alors que les tenants du
principe saluent une manière de soutenir les cours des bancaires sans débourser le moindre cents évitant ainsi de solliciter les poches du contribuable. Une mesure simplement temporaire
qui n'est qu'une potion contre les symptômes et qui ne s'attaque pas aux causes du trouble pour un troisième 'camp'. A vous de juger et à suivre...
√ Sous réserve de confirmation, cette règle s'appliquerait également aux actions de Lehman Brothers Holdings Inc. (LEH), Goldman Sachs Group
Inc. (GS), Merrill Lynch & Co. (MER) et Morgan Stanley (MS) et des étrangères : BNP Paribas Securities Corp. (BNPQF), Bank of
America Corporation (BAC), Barclays PLC (BCS), Citigroup Inc. (C), Credit Suisse Group (CS), Daiwa Securities Group Inc. (DSECY), Deutsche Bank Group AG (DB), Allianz SE (AZ), Royal Bank ADS
(RBS), HSBC Holdings PLC ADS (HBC), Mizuho Financial Group Inc. (MFG) et UBS AG (UBS). Nous vous engageons à vérifier ces prochains jours pour ces titres si vous les détenez les
nouvelles régles de vente à découvert sur les marchés US, compte tenu de l'instabilité de la teneur des annonces et des modalité d'application qui sévit actuellement.
Le CAC clôture en hausse de + 1,26 % à 4 112,45 points et le Dow Jones reprend + 2,52 % à 11 239 points.
Demain, les permis de construire et les mises en chantier pour mai sont au programme aux USA au titre du mois de juin alors que le sentiment dans l'immobilier est tombé à un record de 16 en
juillet après 18 en juin tel que mesuré par l'association des constructeurs (rappel : 50 est la limite entre la zone d'expansion et de contraction. Le point bas n'est donc toujours pas
atteint)
Après des entrées nettes de capitaux à hauteur de 61,6 milliards $ en avril, les USA ont vu la sortie de 2,5 milliards en mai.