Le Canada laisse un enfant-soldat pourrir en prison

Publié le 16 juillet 2008 par Hugo Jolly

 Ainsi donc, malgré la publication d’une vidéo montrant le ressortissant canadien Omar Khadr témoigner des mauvais traitements infligés par des tortionnaires états-uniens alors qu’il avait à peine 16 ans, les lâches faucons du Parti Conservateur canadien refusent toujours de réclamer la libération de cet enfant-soldat victime de la guerre. Selon une porte-parole du gouvernement conservateur, il y aurait “des graves accusations pesant sur Khadr”. Qu’est-ce que c’est que ces conneries? Depuis quand peut-on porter de “graves accusations” de guerre contre un enfant-soldat capturé à 15 ans? Comme une représentante d’Amnesty International l’a dit: “Même en supposant qu’il ait tué un soldat occidental, le fait reste qu’il est un enfant-soldat et que la peine maximale de six ans dans ce genre de cas a déjà été servi.” Bravo Harper! Ton gouvernement est trop bon-à-rien et trop lâche pour demander ne serait-ce que la libération d’un prisonnier de guerre ayant déjà servi sa sentance! Et ça se prend pour une gang de p’tits “guerriers”en plus… Pathétique!

Rappellons que le jeune Omar Kadhr a été capturé en pleine invasion de l’Afghanistan alors qu’il n’avait que 15 ans. Il a déjà passé le tier de sa vie en prison et une bonne partie de sa jeunesse dans des camps islamistes. Sa vie lui a été tout simplement volé. Il est accusé d’avoir lancé une grenade ayant tué un soldat U.S. et en ayant blessé un autre. Ça rentre parfaitement dans la catégorie “enfant-soldat”. Rappellons aussi que les États-Unis ont signé le protocole sur les enfants-soldats et qu’ils violent ce même protocole, en plus de la convention de Genève, en emprisonnant et en torturant cet enfant-soldat. C’est donc un crime de guerre! J’oubliais: “Les États-Unis ne commetent pas de crimes de guerres. Seuls les autres font des choses comme ça.” C’est donc avec ce genre “d’arguments” que le gouvernement conservateur et les mass médias essaient de faire entendre l’affaire.

Malgré tout, un juge canadien et la représentante d’Amnesty International se sont très bien débrouillés face à la présentatrice de RDI hier (15 juillet). Ils ont bien fait valoir qu’Omar Khadr était un enfant-soldat, qu’il pouvait et devait être réhabilité (le contraire de ce qui se passe en ce moment) et que sa détention et son procès truqué sont contraires à la charte canadienne des droits et libertés. Cette charte s’applique puisqu’il est citoyen canadien. Rappellons qu’un juge militaire U.S. a fait tomber les accusations contre Khadr il y a quelques mois et que le jugement a ensuite été “annulé” par le haut-commandement militaire pour aucune bonne raison. Bref, les “invités” se sont très bien défendus face une présentatrice qui a répété pas moins de trois fois la question “Selon-vous, pourquoi le gouvernement Harper ne rapatri pas Khadr? Si le gouvernement ne veut pas, c’est qu’il doit y avoir de bonnes raisons.” Je hais quand ils (les journalistes) font ça. Ça laisse entendre que “le gouvernement est omniscient et qu’il n’a que de bonnes intentions”. Je trouve ça chien parce que dès qu’on répond à ça à la télé nationale, on marche sur des oeufs. C’est certain que pour garder sa crédibilité, la représentante d’Amnesty ne va pas dire à RDI que “le gouvernement nous ment en pleine face”. Ce serait une vérité trop crue. Elle s’est bien débrouillée malgré tout en affirmant que le gouvernement n’était pas “neutre” dans cette histoire puisqu’il cherche à maintenir “de bonnes relations avec les États-Unis” en compansant l’absence de support pour la guerre en Irak par une indifférence face au dossier Khadr. Bien joué!

C’est donc ça! Les conservateurs ne mettent pas leurs culottes dans ce dossier parce qu’ils ne veulent pas vexer monsieur Bush. Comme “gouvernement” de marionettes, on aura rarement vu plus risible.

Nous appellons à la libération d’Omar Khadr et sa réhabilitation comme stipulé par le protocole sur les enfants-soldats. Ce n’est pas un “criminel de guerre”, ce n’est qu’un enfant-soldat victime de la guerre.