La première saison de Insatiable n’était pas forcément brillante. Mais avec cette nouvelle saison, Patty cherche à reprendre sa vie en main. Bien entendu, ce ne sera pas ce qu’il y a de plus facile, compte tenu notamment de ce qui est arrivé à l’issue de la saison précédente. Sûrement pour faire le pied de nez aux critiques de la première saison, la série décide cette année de développer une histoire encore plus délirante et fun que jamais. Sûrement critiquée l’an dernier pour faire l’apologie du fat-shaming (comprenez le culte de la femme mince moquant la femme ronde).
Cette saison 2 achève les intrigues lancées rapidement, pas toujours de la façon la plus juste, mais ce que j’ai tout de même apprécié dans le délire que peut être cette série ce sont les changements. C’est plus libéré, plus fun et moins ennuyeux. D’ailleurs, la série va s’amuser de la folie de son héroïne qui, à l’issue de la saison, se transforme en vraie serial-killer (« nothing tastes as good as killing feels » comme dit si bien Patty a Bob). Avec cette phrase, presque anodine dans le récit barrée de cette saison, Insatiable semble changer complètement. De la jeune fille qui voulait faire des concours de beauté est née une serial-killer. Et pendant ce temps, Bob est lui accusé d’être le Pageant Killer. Regina et Patty ont en effet tuer leur sixième victime cette année (Stella Rose) qui s’est révélée être toujours en vie avant de mourir entre les mains de Patty.
Je trouve toute l’histoire de cette saison surréaliste mais terriblement fun. Car Patty devient réellement un personnage « Insatiable ». Elle est tout ce que j’ai attendu l’an dernier durant la première saison au détour de longues scènes ennuyeuses cherchant plus à se moquer d’elle qu’autre chose. La série veut désormais se concentrer sur l’évolution de la personnalité de Patty et cette année sera brillante de ce côté là. De cette héroïne pour laquelle on pouvait avoir de la compassion est donc né un monstre, un monstre qui fait froid dans le dos. Mais le scénario s’en amuse constamment et n’a alors de cesse de nous offrir de grands moments délirants.
Si la série garde en partie la ligne directrice de la première saison, elle diffère aussi sur bien des points. Notamment en créant des thématiques différentes autour de chacun des personnages. On retrouve notre duo Bob/Patty au début de la saison alors que Christian est mort, et que leur concurrente Stella Rose est passée sous les roues d’un camion (et leur but est désormais de faire disparaître toutes les preuves). Les troubles alimentaires de Patty servent là aussi le récit de façon intéressante, car son appétit boulimique est finalement mis en parallèle avec son appétit de serial-killer. Le parallèle que la série créée entre les deux est assez fascinant et c’est tout ce que j’aime dans Insatiable.
Dès le début de la saison 2, la série développe mieux le personnage de Patty et lui offre alors plus de profondeur. Et pendant ce temps, sa relation avec Bob commence à devenir de plus en plus sombre. Bob, qui était presque l’une des grandes faiblesses de la saison précédente, révèle cette année une part plus touchante de son personnage qui s’avère là aussi la bienvenue. Dallas Roberts s’amuse et s’évertue à sa façon de donner une vraie âme à ce personnage hors norme. Insatiable reprend aussi la formule gagnante de l’an dernier avec quelques changements : les personnages too-much et caricaturaux (mais qui savent être attachants), le ton résolument noir et satirique, l’analyse pas toujours bonne - mais intéressante - de cette ère post-#MeToo et tout ce que les diktats de la beauté peuvent faire comme dégâts. La série n’est pas subtile mais elle s’amuse de certains codes et nous offre alors un spectacle plutôt plaisant.
Note : 7/10. En bref, une saison parfois grotesque mais résolument fun qui dévoile Patty sous un angle différent et beaucoup plus sombre mais fascinant.