Partager la publication "[Critique] LA FRACTURE"
Titre original : Fractured
Note:Origine : États-Unis
Réalisateur : Brad Anderson
Distribution : Sam Worthington, Lily Rabe, Stephen Tobolowsky, Adjoa Andoh, Lucy Capri…
Genre : Thriller
Durée : 1h40
Date de sortie : 11 octobre 2019 (Netflix)
Le Pitch :
Alors qu’ils rentrent chez eux, Ray, sa femme et sa fille s’arrêtent dans une station service. C’est alors que la petite fille fait une chute et se casse le bras. À l’hôpital le plus proche, Ray patiente dans la salle d’attente alors que sa femme accompagne leur enfant au scanner. Au bout de plusieurs heures, ne voyant pas sa famille revenir, Ray commence à se poser des questions. Le fait qu’à l’accueil, personne ne semble se souvenir de sa femme et de sa fille s’avérant d’autant plus inquiétant. C’est alors que le cauchemar commence…
La Critique de La Fracture :
Remarqué grâce au viscéral The Machinist et son Christian Bale dangereusement amaigri, Brad Anderson n’a depuis pas vraiment confirmé les espoirs que son premier véritable coup d’éclat avait encouragé. Anderson qui revient aujourd’hui sur Netflix, avec un thriller en forme de long épisode de La Quatrième Dimension…
Urgences
Plutôt malin et bien construit dans sa première partie, le scénario de La Fracture fait très vite preuve d’une véritable volonté de captiver l’attention du spectateur, avant d’essayer de totalement le perdre tout en tentant dans un même élan de provoquer une certaine angoisse. Et on peut dire que le film de Brad Anderson parvient en effet à se montrer intriguant et donc relativement passionnant. Avec son hôpital mystérieux et son personnage principal auquel il est plutôt facile de s’identifier, malgré quelques indices qui laissent présager que ce dernier a quelque chose à cacher, le film adopte donc les codes de La Quatrième Dimension. Au format long. Format qu’Anderson et son scénariste n’arrivent pas totalement à transcender, comme le prouvent les petites baisses de rythme et surtout, le twist final. Un retournement beaucoup moins malin qu’il n’y paraît et surtout plutôt dommageable à la tension, à la peur que le film avait jusqu’ici réussi à communiquer et à son efficacité.
Disparition
Car au final, La Fracture, s’il reste intéressant sur bien des points, n’est pas aussi surprenant que prévu et se range vite du côté de clichés prévisibles et poussifs. Encore une fois, si le scénario s’était contenté de tabler sur une certaine simplicité, le film y aurait certainement gagné. Mais non, à la place, c’est à un twist opportuniste qu’on tente de nous faire adhérer. Twist qui pourra néanmoins plaire aux amateurs du genre mais qui trahit la condition plus « banale » que prévu du projet. Mais Brad Anderson veille au grain et son travail est ici quoi qu’il en soit beaucoup plus fouillé que pour son récent The Call par exemple. Bien aidé par une belle photographie, pertinente et crépusculaire, le cinéaste joue également avec des gimmicks évoquant Hitchcock. Sans les transcender mais en les maîtrisant. Le tout étant de toute faon un peu trop roublard pour être honnête, sur le fond mais aussi sur la forme. Reste que le spectacle se suit sans déplaisir, que Sam Worthington livre une performance habitée et que parfois, notamment quand il tente de tracer sa propre voie, le métrage arrive vraiment à marquer des points. Cela dit sans parvenir à nous faire oublier que cette histoire, en l’état, aurait fait un excellent épisode de La Quatrième Dimension ou d’Au-Delà du Réel mais débouche ici sur un film correct et plaisant mais pas fulgurant non plus.
En Bref…
Porté par la performance de Sam Worthington et joliment mis en scène, La Fracture souffre d’une écriture certes traversée de fulgurances mais aussi trop alourdie par des clichés parfois encombrants et surtout par un twist pas vraiment dispensable. Reste que ce thriller fait plutôt bonne figure et devrait à n’en pas douter plaire aux fans de La Quatrième Dimension.
@ Gilles Rolland
Crédits photos : Netflix