Magazine Culture
Ça faisait déjà 4 ans qu'on était sans nouvelles discographiques du duo parisien Baden Baden. 4 ans depuis leur "Mille éclairs" qui avait enchanté ici même et que j'avoue, à tort, avoir un peu oublié. "La nuit devant" frappe au moins aussi fort que son prédécesseur, avec des notes plus électros et sombres comme une version mélancolique de O alias Olivier Margerit ou un mélange entre Syd Matters et le dernier Florent Marchet ("Les débuts") - on attend d'ailleurs avec impatience de nouveaux albums de ces deux derniers, mais pas facile d'enchaîner après des réussites telles que "Brotherocean" et "Bambi Galaxy". Baden Baden s'inscrit donc dans cette pop made in France supérieure, parce que sous les mélodies parfois évidentes - mon fils de 7 ans a d'emblée accroché à "Beach", premier titre particulièrement envoûtant - se cachent des arrangements complexes. Il y a aussi ces titres façon acronymes, mystérieux ("CLSS", "PLV", "BH" ou "LMR") , histoire de montrer peut-être que la nuit, tout ne s'explique pas. Comme leur musique assez unique. A moins qu'il ne faille essayer de décoder les sigles via les paroles des chansons. De toute façon, il est agréable d'y revenir tellement ces morceaux semblent inépuisables. Une fois de plus, la plupart des médias semblent passer à côté de Baden Baden : pas ou peu d'articles alors que le disque est sorti depuis deux semaines bientôt. "La nuit devant" est pourtant, qu'on se le dise, bien devant, d'ores et déjà dans le peloton de tête des disques français de 2019.