« Cent millions d’années et un jour » raconte la quête d’un paléontologue en fin de carrière, parti vérifier le récit d’un vieillard qui aurait jadis trouvé un squelette de dragon en s’égarant aux confins d’un glacier alpin. Les preuves sont certes maigres, les probabilités de retrouver l’endroit après tant d’années assez faibles et l’entreprise proche de la folie, mais, porté par un rêve de gosse et le besoin de reconnaissance de ses pairs, il décide tout de même de monter une expédition périlleuse en compagnie de son ancien assistant et d’un guide de montagne expérimenté…
Ce second roman de Jean-Baptiste Andrea invite donc au voyage dans les hauteurs pyrénéennes. Proche du conte, cette chasse au squelette de dragon est surtout un voyage initiatique et introspectif en compagnie de personnages attachants qui se dévoilent et s’interrogent au fil de l’ascension. Tandis que les corps gravissent la montagne et franchissent les crevasses, l’auteur plonge au plus profond de leurs âmes, met à nu leurs failles et libère leurs démons… quitte à ne jamais trouver de dragon car, dans ce genre de voyages ce n’est pas la destination finale le plus important, mais le chemin parcouru…
En décrivant des paysages qui se métamorphosent au gré des saisons et en nous entraînant au cœur d’un glacier qui se veut de plus en plus menaçant au fil des pages, l’auteur se rapproche d’une part du « nature writing », tandis qu’en faisant progressivement monter la tension au cœur de ce huis clos glacial, il se rapproche d’autre part du thriller. Mais, finalement, peu importe le genre car l’auteur invite surtout les lecteurs à poursuivre leurs rêves les plus fous… ceux qui font briller les yeux des enfants qui sommeillent encore en nous !
Puis, finalement, il y a le style très imagé et poétique de Jean-Baptiste Andrea qui restitue à merveille les émotions des personnages et qui transporte ce récit profondément humain vers des sommets peuplés de dragons et de rêves pas forcément inaccessibles…
Il ne me reste donc plus qu’à découvrir « Ma reine », le roman qui avait révélé Jean-Baptiste Andrea et qui m’avait déjà fait de l’œil à l’époque.
Cent millions d’années et un jour, Jean-Baptiste Andrea, L’Iconoclaste, 320 p., 18 €
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