Tout nous ramène à cette vision, à cette division du monde entre possédants et dépossédés. Les deux étant possédés non par l'être mais par l'avoir.
Ce n'est pas le fruit du hasard mais la raison dans l'histoire qui veut toujours marquer son territoire, devenir une entité remarquée, une identité remarquable.
Cogito renversé et renversant : j'ai, donc je suis.
L'avoir est, reste, demeure notre seul titre de gloire et le fin mot de l'histoire. Parce que c'est l'avoir qui donne le pouvoir... et qui dispense même du devoir.
C'est acté et impacté toujours de la même façon : les possédants finissent toujours par l'emporter sur les dépossédés, car il n'y a point d'agent plus puissant que l'argent. Et quel que soit le plan : psychologique, économique ou géopolitique...
Pas la peine de jouer, les jeux sont faits : celui qui possède est le même que celui qui t'a dépossédé et tu ne peux faire autrement que lui céder ta raison d'être puisque tu ne peux plus avoir raison.
Autant dire que tout avoir, tout pouvoir ne sont que des usurpations de l'être. Proudhon nous a bien confié cette clé de sol : la propriété c'est du vol.
Aux voleurs ! Aux voleurs ! Ils m'ont volé ma nation, ma maison et mon titre de propriété pour que je ne puisse pas déposer plainte.
Je me contente de me plaindre... et pour ne pas m'éteindre, je me dis qu'après tout, je n'ai plus rien à craindre, plus rien à espérer.... comme je ne possède rien, plus rien ne me possède... Je suis raide.
Comme mon fils qui vient d'avoir 3 ans, je ne dis plus : rendez-moi mon argent mais "prendez-moi" mon argent. Comme quoi tout est histoire de préhension, d'appréhension et de compréhension... trois mots pour ne pas s'écarter du sillon.
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