Vous aurez beau ménager votre monture, vous n'irez pas bien loin avec cette tumeur maligne qui dissout toute bonne humeur... C'est la fin qui se moque de tous les moyens. Et pas moyen d'échapper à ce sombre dessein. C'est le mal absolu, la plus incurable des maladies, le plus malin des destins. Ce qui en vous dégénère, ne régénère plus. Vos cellules se dévorent entre elles sans pouvoir, ni devoir justifier leur querelle.
Vos gênes, votre A.D.N. expliquent mais ne justifient aucunement ce sort conflictuel.
Que vous vous appeliez Voltaire ou Homère, que vous soyez histrion ou historien, vous n'avez guère les moyens de vous épargner ce genre de guerre qui vous rend la plus profonde douceur amère... labyrinthe qui donne au miel, le goût de l'absinthe.
Pas la peine de vous citer tous les témoins de ces vies décapitées, de ces morts précipités. La pudeur m'interdit de mêler le comique au tragique :
Je ne suis pas armée, c'est dire que mes armes et mes larmes prêtent à rire.
Je suis... comment dire ? Je suis en plein délire. Et au fur et à mesure, ma vision s'atrophie. Je ne sais pas... je ne sais plus, si c'est la vie ou la mort qui m'a lancé ce genre de défi.
Figée, affligée... c'est de l'affliction... je me sens abandonnée... c'est la déréliction... incapable de m'accrocher, de me raccrocher à quelque rocher que ce soit, comme Prométhée, impuissant devant l'aigle noir qui lui arrache le foie... c'est la plus profonde des plaies, je crois. Je ne sais pas si vous voyez au cœur de mon âme, l'entaille... la rupture de bail... avec un inconnu qui me chasse et pourchasse en même temps.
Comment vaincre le cancer ?
Ça me rappelle le titre d'un roman : "mort où est ta victoire" ?
Il faut commencer déjà par faire une distinction entre une question et une interrogation. La première questionne, la seconde y répond.
Autrement dit, l'interrogation est en quelque sorte, une question sans réponse. Lorsque je me demande : comment vaincre le cancer, ce n'est pas la science que je questionne. Non. C'est sur mon niveau de conscience que je m'interroge. J'ai presque moins envie de le vaincre que de me convaincre.
On me dit, ne te fais pas de souci, il y a au moins trois issues, trois portes de sortie : la réelle, la possible et la nécessaire.
L'issue réelle et sans dentelles c'est la chimiothérapie qui tue ce qui te tue même si elle a parfois tendance à te transformer en laitue... elle mettra fin à ton interrogation et te permettra de jouer les prolongations...
En deux, il y a une autre issue, possible et peut être un peu plus compatible avec mon scepticisme incorrigible : il s'agit de la médecine dite parallèle où l'on vous soigne sans vous soigner en vous soignant... je dirais même plus comme Dupont et Dupond : où l'on saigne sans vous saigner en vous saignant... j'y crois sans y croire tout en y croyant. C'est un cercle vicieux qui se prétend vertueux.
En trois, il y a enfin la fameuse issue nécessaire qui ne peut pas ne pas être prise en considération parce qu'elle est moins tueuse que vertueuse. Je pourrais l'exprimer avec un vers religieux : heureux ceux qui ont le cœur pur, car ils verront Dieu.
Pour ceux qui n'y croient pas, je vais le décliner un peu plus ou un peu mieux.
Il y a trois façons, trois remèdes à ce mal fatal qu'est le cancer : l'espérance, la Foi ou la charité.
Espérez, croyez et donnez... ces trois verbes peuvent vous régénérer.
Croire ? En qui ? En quoi ?
Croire que l'incroyable est à votre portée.
Le cancer, c'est notre époque qui désespère.
En Orient, on dit que Dieu est celui qui peut démentir ce qui ne peut être démenti.
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