C'était à la Fondation de Monaco (Cité Universitaire, à Paris). Trois poètes, trois écritures différentes, trois voix différentes. Devant moi, une femme avait déplié un plan détaillé de Paris pour ses prochains déplacements pédestres dans la ville. Paris, région île de France. Les trois poètes, chacun à sa manière, ont déployé des itinéraires, certains passant par des îles. J'en ai retrouvé quelques traces dans leurs livres.
Changement à vue de grands effets de ciel
toute l'île s'émeut lacs luisants
frémissants de coton parades nuptiales
perdrix guillemots sur l'aigrette des herbes
nos semblables essaims de mouches naines
qui rendent grâce par les mains et les ailes
(extrait de L'ultime Thulé)
Florent Papin
(sur la photo avec Sabine Peglion):
C'était donc ça la plénitude des sols
Le motif incertain des saisons
Et la permanence des quartzs
Terres de haute force ignorant la reconduction des âges
(extrait de Pollens)
Nassuf Djailani :
l’arbre étend ses bras
comme des poussées d’îles
avec une fraternité
chaînée en archipel
des ramifications souterraines
constellées de l’enfance
(extrait de Naître ici)