A minuit passé, le 7 janvier 2010, Alexander Morrison, en rallumant son portable, découvre un SMS envoyé trois heures plus tôt par son ami Slobo avec qui il fait équipe: il lui demande de le rappeler concernant une affaire grave et assez urgente.
Quand il le rappelle il apprend de quelle urgence il s'agit: Quelqu'un a découvert le cadavre de ton copain Diouke dans un terrain vague. - Son cadavre? - Il a été battu à mort. Cette mort pourrait le réjouir puisqu'il a en quelque sorte tué Rossana...
Slobo, qui sait tout ce qui se passe sur "l'île aux stars", et Alex se trouvent en ce début 2010 à Malagusta, cette île frelatée où pendant la morte-saison on ne croise que des individus louches, des escrocs en rupture de banc et où le copain Diouke s'est exilé.
Diouke, c'est William Portelly: Grand séducteur, joueur invétéré, un peu vampire. Beau parleur et joli coeur pour commencer, assez cynique et profiteur pour conclure. Un vrai salaud, en somme. Alex n'a pas très envie de le revoir quand il apprend qu'il est à Malagusta.
Alex est chroniqueur mondain et écrit des articles sur les stars du cinéma et du show-biz. Il traîne dans ses bagages des oeuvres de Mallarmé, Stendhal, Benjamin Constant ou Borges... et a depuis longtemps, dans ses tiroirs, le manuscrit d'un roman inachevé...
Slobo est né à Sarajevo dans une famille serbe et est photographe de presse, après avoir été photographe de guerre puis engagé volontaire en Bosnie: Après quelques années de vagabondage, il a fini par emménager à Malagusta et n'en bouge plus.
Diouke et Alex sont tous deux des Nord-Américains. Diouke est originaire de Toronto et Alex de Boston. Ils se sont connus à Paris il y a plus de trois décennies et se sont fréquentés pendant quelques années. Puis ils se sont revus environ tous les dix ans.
Louis-Bernard Robitaille raconte ces rencontres, à Berlin et ailleurs, d'Alex et de Diouke, transcription phonétique en français pour Duke: C'est un surnom qu'on lui avait donné à cause de son air suffisant. Elles révèlent un Diouke destructeur et fragile...
Un vrai salaud peut donc être plus complexe qu'il ne paraît de prime abord. En l'occurrence celui-ci a déjà prouvé avec un premier roman, le Kameleon, qu'il écrit magistralement et comme il n'a jamais cessé d'écrire ce doit être qu'il travaillait devant l'éternité
Francis Richard
Un vrai salaud, Louis-Bernard Robitaille, 256 pages, Éditions Noir sur Blanc