Batwoman.
L'univers de Gotham City est dans le ton du moment.
Je m'intéresse aux super-héros comme on devrait s'intéresser à la restauration rapide, mais Joker, selon ce que je crois comprendre, est un film qui semble se dessiner autour de la maladie mentale. Et pour ça, ça m'intéresse. On ira probablement le voir ce soir*.
Batwoman est une nouvelle série télé diffusée sur Showcase depuis dimanche dernier (ou sur Itunes). Ruby Rose, découverte dans Orange Is The New Black est la femme chauve-souris, et la série est signée Caroline Dries.
La prémisse est la suivante:
Voilà 3 ans que Batman a délaissé Gotham City. Ça fait autant d'années que les citoyens de Gotham City l'attendent toujours, plaçant le logo de Batman dans leur ciel (Religion métaphorisée ici) dans l'espoir qu'il revienne.
Dans l'interim, la sécurité de la ville est assurée par les Crows, une agence privée, qui prennent un jour la décision d'éteindre le faisceau lumineux qui les placent dans la fatalité passive depuis trop longtemps.
Dès le premier soir sans faisceau, les choses ne se passeront pas comme prévu.
La série est pleine de défauts pour les puristes. On reproche à la série de trahir effrontément l'esprit de la franchise au nom d'une volonté féministe.
Mais elle reste intéressant justement parce qu'elle ne se concentre pas exclusivement sur des super héros d'action qui font des pow-pow bang bang kling boum kablow!, elle esquisse des thèmes très très actuels. Comme le rôle de femmes fortes dans nos sociétés et la diversité sexuelle. Deux sujets qui peuvent agacer les fervents du statu quo, mais qui deviennent intéressants justement parce qu'ils peuvent défoncer des remparts.
Rappelons que les deux parents de Bruce Wayne sont brutalement assassinés lorsqu'agressés dans la rue, à la sortie d'un film de Zorro, quand Wayne n'a que 8 ans. (On fait un clin d'oeil à ce film dans cette série non clairement située au niveau de l'époque). C'est ce qui inspirera le nouvel orphelin à se construire une vie de justicier. Son homosexualité en a fait un personnage hautement populaire (et aussi forcément très critiqué). Il s'agirait même du personnage de super-héros (unique?) gay le plus populaire.
On avait aussi créé Batgirl, amoureuse de Batman celle-là, dans les années aux idées plus conservatrices, simplement pour faire taire les rumeurs persistantes d'homosexualité entre Batman et Robin, et à une époque où on disait que Wonder Woman pervertissait les jeunes esprits.
(On dit encore tout ça de Batman et Wonder Woman)
Le personnage moderne a été créé très distinctement de Batman et de son univers à lui et ça allait de soi si on voulait justement développer une nouvelle féminisation et un univers intime lesbien. Elle a vite connu le succès en BD, passant de personnage secondaire à personnage principal ayant ses propres trames narratives indépendantes dans des éditions la mettant exclusivement en vedette.
Dans le film d'animation de 2016 Batman-Bad Blood, Batwoman est un personnage secondaire, qui prendra le relève quand Batman trouve la mort à la fin.
Vous vouliez le voir....?
Désolé pour le divulgâchis.
Les aventures de Kate Kane se déroulent le dimanche soir, sur CW (relayé par Showcase au Canada) ou sur Itunes. En anglais seulement.
La série, bonne ou mauvaise, répond au moins à une demande de la communauté LGBTQ qui souhaitait que les personnages gay soient joués par de vrais gay.
Comme Ruby Rose, ouvertement gay.
*On est allé tard hier soir finalement