Je retrouvais ma chambre telle que je l'avais laissée, à l'exception de mes accessoires que Gregorio avait vendus, Gregorio qui ne tarda pas à me retrouver. Il s'excusa platement auprès de Mario. Pour se racheter, il me demanda de venir rencontrer des envoyés de mon plus grand admirateur : le cardinal Borghese. Ce que je fis, accompagné de Mario.
Je devais peindre un Saint Jean Baptiste jeune. Ma toile me sera payée, mais je devrait aller en chercher le prix à Rome. D'ici là, mon amnistie serait signée. Était-ce un piège? je n'avais confiance ni en Gregorio ni en Borghese. Mais j'acceptais.
Les querelles recommencèrent. Mario avait vieilli, Gregorio avait gardé l'éclat de sa jeunesse. Mon modèle serait donc Gregorio. Les séances de pose se passèrent chez lui. Parfois, il écartait le drap et m'exhibait son sexe en pleine érection. Bien sûr, ce qui devait arriver arriva. Mario s'en doutait, au vu de ma mine réjouie lorsque je revenais, mais il ne m'en parlait pas. Il y avait beaucoup d'amour entre Mario et moi, mais pas de relations sexuelles.
Pour la livraison, j'avais rendez-vous dans un bar. Ce n'étaient pas les sbires de Borghese qui m'attendaient, mais ceux du Grand Maître. Le scénario défila dans ma tête. Borghese me commande une toile par l'intermédiaire de Gregorio, lequel, lorsqu'elle est terminée, me dénonce. Me faisant tuer par les chevaliers, il pouvait s'approprier la toile et la remettre à Borghese en échange du salaire de sa trahison.
Animé de l'énergie de la fureur, j'ai dégainé mon épée et me suis battu. J'ai réussi à m'échapper, une profonde balafre en travers de la joue.
Nous ne pouvions rester à Naples. Le Prince nous proposa de partir pour Rome où il avait tout arrangé. Celà me coûterai deux tableaux. J'avais mon David. Le saint Jean était resté chez Gregorio. Mario se proposa pour aller le chercher.
Gregorio a accepté, à la condition de partir avec nous.