Ce roman choral qui se déroule sur une journée et une nuit à Ellis Island en 1910, dresse le portrait de personnages dont les vies s’entremêlent aux portes des Etats-Unis et qui dévoilent progressivement leurs rêves, leurs passions, leurs souvenirs et leurs doutes. Suspendus entre un avant qu’ils n’ont pas encore totalement quitté et un avenir rempli d’espoir, mais encore très flou, ils vont faire des choix et des rencontres qui risquent de bouleverser leur avenir…
Si le roman graphique entièrement muet de Shaun Tan (« Là où vont nos pères ») aborde le même sujet à coups de silences qui en disent souvent très long, on peut difficilement rêver mieux que la plume délicate de Jeanne Benameur (« Otages intimes ») pour restituer les émotions de ceux qui, par nécessité ou par choix, décident de partir vers une nouvelle vie… surtout que l’auteure, de père algérien et de mère italienne, a également connu l’exil à l’âge de cinq ans.
Même s’il ne se passe pas grand-chose et que certains passages peuvent paraître particulièrement lents, restituant au passage l’attente interminable de ces candidats au rêve américain, le sujet s’avère d’une actualité brûlante et les mots de Jeanne Benameur ne peuvent que transporter le lecteur…
Ceux qui partent, Jeanne Benameur, Actes Sud, 330 p., 21€
Ils en parlent également : Mes pages versicolores, Tours et culture, Lech’tur, La voie aux chapitres, Messageries littéraires, Les lectures de Cannetille, Nath, Vagabondage autour de soi, Mot-à-mots
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