Festival Blues des Deux Rivières ( jour deux) featuring Zoe Schwarz Blue Commotion/ George Shovlin and The Radars et Phil Gates Band, Belle-Isle-en-Terre, le 5 octobre 2019
Seconde soirée blues à gogo à Belle-Isle-en-Terre, trois groupes au menu: Zoe Schwarz Blue Commotion/ George Shovlin and The Radars et Phil Gates Band.
Encore plus de monde que la veille, les amateurs de twelve -bar progression chords sont nombreux en Bretagne.
Le gala débute avec le combo britannique Zoe Schwarz Blue Commotion.
Zoe n'est pas noire mais blonde, élancée, élégante et frisée, elle mène le Blue Commotion Band depuis 2012, multiplie les concerts, collectionne les awards et pond des albums à la même fréquence qu'une poule du Sussex, grande race, le dernier volume a pour nom 'The Blues and I should have a party', les critiques sont élogieuses.
Ambiance en vuurwerk, pour citer un collègue.
La voix de la madame passe du sensuel à l'énergique, du majestueux au tendre, elle ne laisse personne indifférent, derrière elle, que des cracks, en commençant par son conjoint, Rob Koral à la guitare, Pete Whittaker ( ex The Wonder Stuff, Catherine Wheel e a) se planque derrière les touches ( Hammond organ) et Andy Chapman tabasse caisses, toms et cymbales.
Non, pas de basse!
Hello, my French n'est pas terrible, I hope you understand some English, ce soir on ne vous joue que nos compos.
Un hic, t'as pas pu jeter un oeil sur la playlist.. donc les titres, tu les prends avec les réserves d'usage.
Démarrage nerveux avec un brûlot nous expliquant qu'elle tient à chanter le blues, suivi par ' People', un upbeat aux relents sociaux,extrait de 'This is the life I choose'.
'The Blues And I Should Have A Party', le tango blues qui donne son titre au dernier album invite au slow sous la boule à facettes.
Madame tombe la veste, monsieur balance un solo à faire pleurer toutes les Madeleines et l'Hammond fait le reste.
Un futur classique!
'Better days' is a brand new song, puis c'est au tour d'Andy de lancer un funk blues où la grande Zoe déclare sa flamme à un gars qui semble l'ignorer.
Time for some earthly blues now, this one is called 'Don't hold back' , une blues ballad à te rendre amoureux sur le champ, l'orgue se fait Brian Auger, la guitare pleure, la voix supplie ...don't be shy, take your chance, kiss me now... quoi, now, je vide ma bière et j'arrive.
Du coup, la troupe enchaîne sur le blues frétillant 'Liberated Woman', le TGV dévale la colline avec vélocité, les vaches n'ont pas le temps de compter les wagons, elles ont le tournis, bordel, la fermière fulmine.
Andy attaque, tous dans les caves, comme en 1967, 'Way down in the caves' sur un rythme soutenu, t'étonne pas si tu y rencontres Jimmy Page, un ou deux Stones ou David Bowie.
Faut aller se confession, on enchaîne sur le biblique 'Beatitudes' , un gospel profond.
A la lovesong ' Show me the way to your heart' succède la seule cover du set ' I put a spell on you'.
Le timing est serré,mais le speaker repousse Zoe and Co sur le podium pour un rappel, le blues rock nerveux, 'The blues don't scare me'.
Un gig intense, estimé à sa juste valeur.
George Shovlin and The Radars.
Second acte, toujours originaire du UK, le North East, voici les vétérans, mais pas usés, George Shovlin and The Radars.
De 1995 à 2005, George et sa clique, on ne dira pas radars, ils sont incendiés par ici, tournaient sous l'identité The George Shovlin Blues Band.
Après un split, le combo réapparaît en 2014 avec le même line-up sous l'étiquette George Shovlin and The Radars, quant au style, il n'a pas changé: du British blues, héritier du grand Cream.
Le dernier délit des riverains de la Wear River se nomme 'Nothing to lose', il a été engendré en mars 2018.
George, assis, manie une acoustique et chante d'un timbre éraillé, à la gratte, on admire le fabuleux George Lamb, qui n'a rien d'un agneau, à la basse, John Taylor, pas celui de Duran Duran, non, un petit nerveux et aux drums, Kev Scott est annoncé, pas sûr que ce soit le batteur présent à Belle-Isle, t'as cru entendre prononcer le prénom Ian!.
Ils n'étaient pas en retard et pourtant démarrent par 'Too late' , la voix âpre de l'homme de Sunderland, les riffs mordants de l'autre George et la rythmique infaillible, ont vite convaincu un public qui n'avait jamais entendu parler de ces mousquetaires anglais.
Ils embrayent sur le groovy 'Cruisin' comes sundown'.
Tu dis, Maggie?
Ils ont des ressources.... ouais, le basset à la basse assure comme un grand et ce guitariste est plus que performant.
Je chante le blues depuis plus de trente ans mais je n'ai jamais appris le français, sorry, guys, but I know you understand the blues, just like us, ' Don't you just love the blues'.
Oui, George, c'est pour l'amour du blues qu'on a délaissé femmes et enfants, chat et maîtresse.
Place au midtempo ' Warning you baby' suivi par ' Bright lights, big city' ( plus wah wah qui crache des flammes) de Jimmy Reed.
C'est notre second festival français and I must say, you're a fantastic crowd.
Big Joe Turner, ' Wee Baby Blues' est mené par une slide ravageuse, puis vient 'Spoonful' ( ni George, ni le public, n'avaient appris le décès de Ginger Baker) .
Après une redoutable et originale version de 'Long distance call' de Muddy Waters vient l'heure de la pub, on vous fait un prix Brexit sur nos CD's et on vous emballe les deux dernières, 'Little Woman You're So Sweet' de Blind Boy Fuller et le standard 'Hoochie Coochie man' , puis on se tape le bar.
Le stand up comedian vient haranguer les masses , les Radars et le gendarme rappliquent pour nous envoyer ' Got Home This Morning', une histoire connue, elle a mis les bouts!
Revenu dans sa patrie, George indique: We got the huge crowd rocking...
Certains festivaliers sont déjà moins fringants, abus de Britt, lorsque le Phil Gates Band s'installe.
Le bluesman de Chicago parcourt l'Europe depuis un petit temps pour nous distiller son soul/funk/blues moite et enivrant.
Le Winner of the 2008 Southern California Regional International Blues Challenge et du 2009 Beale Street Blues Kings awards, a plusieurs albums dans sa besace, en 2019, sa maison de disque a largué le 'Live in the Danube Delta'.
Avant le gig il annonce à la presse ...We look forward to performing for you! With Uwe Rodi ( keys) , Mark Brazil ( drums, un remplaçant doué) and Stephan Hug , le second citoyen allemand ( bass).
Il entame son marathon ( 120' de show) par ' Everyday I've got the blues', chanté d'une voix chaude et caressante.
Pas de cinéma, de l'efficacité et beaucoup de place pour les deux compatriotes d'Angela.
Après ' Turn me up' vient un titre prévu pour un prochain album, ce morceau bondissant présente de sérieux relents ' Route 66'.
'My Babe' knows how to treat me right, on comprend que tu sois happy Phil, la digression de Uwe valait le déplacement.
Il poursuit avec un autre classique ' Messin' with the kid', son jeu de guitare, d'une fluidité spontanée, émeut les âmes sensibles, Phil peut compter sur des comparses pas idiots.
Le blues décrit souvent des bad men et worse women, on s'éloigne de ce schéma avec la lovesong ' Love until the end of time'.
La fleur bleue c'est bien pendant cinq minutes, après ça craint, on revient au blues avec ' Addicted To The Blues'.
Stefan, tu leur montres ce que c'est jouer de la basse...
Stefan n'est peut-être pas aussi sexy que Rhonda Smith, mais il sait manier une quatre cordes, ' Away I go' groove sec.
JB Lenoir était un assoiffé, Phil Gates reprend son ' One more shot' et malgré l'abus de booze, ça bouge un max.
Il est infatigable, le chapelet comprend encore , e a, ' Matchbox' , le purulent slowblues ' Phil's blues' ( un des nombreux highlights du set) et un mashup James Brown/ Stevie Ray Vaughan sur 'Cold Sweat'.
Tu jettes un oeil derrière toi, pas mal d'auditeurs se sont éclipsés, le bar tourne toujours à plein régime, tu scrutes ta fausse Rolex, 00:45', tout de même, le forçat n'a pas l'intention de jeter l'éponge, toi, oui, allez encore une, ' Teenie Weenie Bit' de Lurrie Bell, avant les 50 minutes de trajet pour retrouver madame.