Hong Kong, ancienne colonie anglaise au XIXe siècle, s'étale sur 1100 km² (soit une superficie légèrement inférieure à celle du Val d'Oise). Située au sud-est de la Chine continentale, sa demie insularité en fait un territoire très spécifique. Elle possède, au même titre que Macao, le statut de "RAS" (région administrative spéciale), différent de celui de Taïwan qui peut revendiquer sa propre autorité politique, celle de la République de Chine, par opposition à celle de la Chine populaire.
Selon le principe « un pays, deux systèmes » , cette province est dotée de sa propre loi fondamentale depuis sa rétrocession à la Chine le 1er juillet 1997. Celle-ci prévoit un système judiciaire autonome mais la péninsule reste dépourvue d'une défense et d'une diplomatie propres. Absence qui complique ses capacités de résistance face à son géant voisin.
Carrie Lam, cheffe de l'exécutif, dirige Hong Kong entre aspirations de la Cité-Etat et intérêts de Pékin. Plusieurs fuites dans les médias ont révélé que la dirigeante aurait tenté de démissionner à plusieurs reprises ces derniers mois. Sans succès, car l'habile stratégie de Pékin consiste à maintenir une apparente autodétermination des Hongkongais tout en réprimant violemment les manifestations.
Dès le 9 juin, des millions de personnes se sont mobilisées contre un projet de loi particulièrement impopulaire, désigné sous le nom "d'ordonnance sur les délinquants fugitifs." Si le Legco (parlement local de Hong Kong) le validait, il permettrait l'extradition vers la Chine continentale de toute personne résidente ou de passage dans la Cité-Etat, accusée d'activité criminelle. Cela vaut pour des opposants du régime communiste réfugiés à Hong Kong comme pour des libraires, des syndicalistes, des travailleurs sociaux, etc...
Pendant 4 mois, entre 250.000 et plus d'1 million de personnes ont contesté le projet de loi avec une vigueur citoyenne indéfectible. Ce mouvement de protestation n'est pas sans rappeler la "révolte des parapluies" de 2014 à Hong Kong. La population s'insurgeait alors contre le mode de désignation de leur représentant exécutif, qui limitait le nombre de candidats en lice, désignés par un collège d'électeurs. Aujourd'hui comme à l'époque, la protestation prend la forme d'un refus généralisé de l'ingérence de Pékin dans les affaires locales, et le désir d'une identité propre.
Si les premières manifestations ont largement été suivies par les jeunes Hongkongais, notamment les étudiants, toutes les classes d'âge sont progressivement venues grossir les rangs des manifestants.
A partir d'août, les fonctionnaires, une partie des professionnels de santé et des professions libérales sont également descendus dans la rue, malgré les avertissements du gouvernement hongkongais. Celui-ci bénéficiait du soutien indéfectible de Pékin tant dans sa communication que dans ses manœuvres de maintien de l'ordre.
La télévision publique chinoise a longtemps laissé planer la menace d'une intervention armée via la diffusion de vidéos choc montrant le mouvement de milliers de soldats vers Hong Kong. Massés à Shenzen, aux portes de Hong Kong, plusieurs garnisons effectuaient d'impressionnants entraînements, sans raison officielle annoncée.
Le point d'intérêt de ces manifestations, outre leur ampleur, correspond à leur protéiformité. On recense ainsi :
- une frange pacifique structurée autour du Front Civil des Droits de l'Homme, des associations religieuses et des syndicalistes comme Ming Lam qui appellent à la grève générale,
- une frange d'étudiants soutenue par des universitaires reconnus, comme Ivan Choy, parmi lesquels se comptent des artistes comme Kay Wong, Mister A. et Kacey Wong dont les oeuvres sont diffusées et médiatisées sur les réseaux sociaux,
- une frange radicale composée de quelques centaines d'étudiants, appelés "front-liners, extrêmement organisés.
Si les deux premières franges ont résolument tenu à conduire des actions pacifiques (sittings, chants, marches symboliques, chaînes humaines), la troisième s'est quant à elle radicalisé en riposte aux extrêmes violences policières recensées notamment par Amnesty International.
L’exécutif hongkongais manifestait quelques signes de fébrilité début septembre, d'autant que les milieux financiers commençaient à s'inquiéter. Hong Kong reste en effet une place boursière stratégique dans la région.
Un enregistrement de l'agence Reuters révélait le souhait de Carrie Lam de démissionner, sans que Pékin ne le lui permette officiellement. Le retrait du projet de loi, annoncé le 4 septembre, émane donc du pouvoir central de Pékin. Il sera ainsi en mesure d'exiger des manifestants un retour au calme. En cas de poursuite des incidents entre la population et les forces de l'ordre, il sera également plus facile de justifier la répression policière.
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