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La rage de l'impôt, de Simone Wapler

Publié le 06 octobre 2019 par Francisrichard @francisrichard
La rage de l'impôt, de Simone Wapler Il y a ceux qui veulent taxer tout ce qui bouge et matraquer encore si ça continue à bouger. Il y a ceux qui n'en peuvent plus et qui, un beau jour, mettent un bonnet rouge, enfilent un gilet jaune ou fuient à l'étranger.

Avec ce début, Simone Wapler donne tout de suite le ton de son livre sur les impôts qu'elle a voulu facile à lire et qui, s'il est basé sur la fiscalité en France, championne du monde de La rage de l'impôt, a une portée universelle.

"Que faites-vous du pognon?"

Elle cite Jacline Mouraud s'adressant aux politiques: Mais que faites-vous du pognon? , qui, dans un premier mouvement, le bon, semblait appartenir au camp des révoltés de l'impôt, mais qui a fini par rejoindre celui de la matraque fiscale.

Jacline Mouraud? C'est l'égérie du mouvement des Gilets jaunes. Sa vidéo, devenue virale, a contribué aux premiers rassemblements, en novembre 2018. Depuis, abandonnant les problèmes concrets, elle est partie dans les symboles ...

Les missions concrètes de l'État

Pendant des millénaires, les impôts ont donné les moyens à l'État, qui est le mode d'administration d'une nation , façonnée par le temps long, de remplir, au sein de ses frontières, des missions concrètes: . police, justice, armée et diplomatie

L'impôt est de toute façon une atteinte à la propriété privée. Aussi faut-il, pour que l'État et son gouvernement l'emploient de manière légitime, que ce soit au service de la , de la , de la et de la résistance à l'oppression.

L'État au service des droits naturels et des individus

Le rôle fondamental de l'État est d'être au service des individus et de ces droits naturels, lesquels préexistent à tout pouvoir: Ce sont des "droits individuels" qui existent parce que les individus existent. Ils ne sont ni religieux, ni politiques.

Si l'État outrepasse, illégitimement donc, ces limites dites régaliennes (en comptant très large, 20% des dépenses publiques actuelles en France), se propage la rage de l'impôt inégalement réparti pour la charge comme pour les bienfaits .

"Pas de taxe sans représentation"

est une des idées sur lesquelles se fonde la Pas de taxe sans représentation Magna Carta, la Grande Charte anglaise des libertés. Ce principe, issu du droit naturel selon lequel la propriété privée est sacrée, l'État ne peut donc le violer:

Ce qui est à un individu est à un individu, pleinement. Son droit le plus absolu est de dépenser ou de donner, mais dans les deux cas, c'est à lui de choisir.

Ce principe est violé quand une partie de la population est taxée sans être représentée ou quand une autre partie . Ce peut être le méfait d'une minorité comme d'une majorité. s'arroge le droit de taxer tout en se soustrayant elle-même à l'impôt

La dette publique est un exemple de violation, car son remboursement pèse sur les générations futures, qui n'ont pas eu droit de regard sur les dépenses. Elle représente en France 98% du PIB, sans compter toutefois la dette hors bilan.

Or la dette hors bilan (qui correspond pour moitié aux montants des futures pensions des retraités de la fonction publique) est nettement plus élevée que celle qui figure au bilan. La dette totale s'élèverait en France à 270% du PIB...

L'impôt, instrument politique pour façonner la société

Quand l'impôt devient un instrument politique permettant de façonner la société selon un intérêt général discerné par quelques esprits éclairés, il ne peut plus être au service des libertés, il n'est plus contributif, il est constructiviste.

L' impôt progressif ( Karl Marx en fait la deuxième des mesures à prendre dans son Manifeste du parti communiste, précisant qu'il doit l'être ) est un exemple de cette instrumentalisation politique pour changer la société.

Cet impôt contredit d'ailleurs ce que dit l'article 13 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789, au sujet de la contribution commune pour l'entretien de la force publique et pour les dépenses d'administration:

Elle doit être également répartie entre tous les citoyens, en raison de leurs facultés. Le modèle social français

Comment façonne-t-on la société en France? En affectant plus de la moitié des dépenses publiques (57,5%), soit un tiers du PIB, à la protection sociale, et en transformant des primes d'assurances sociales en impôts sur les revenus.

Le résultat de ce modèle social , que le monde entier envie à la France, mais qu'aucun autre pays n'adopte, est de fabriquer des pauvres, car plus un pays est libre économiquement plus les revenus y sont élevés (et moins importantes les inégalités):

Élaborer des règlements compliqués, taxer pour distribuer des aides gaspillées en se servant au passage, n'est pas le chemin de la prospérité pour tout le monde, y compris les plus démunis. Les trois idéologies

Trois idéologies sont à l'origine de ce modèle égalitariste, redistributif, solidaire: le , le socialisme, le solidarisme, qui ont fait oublié que toute richesse est produite par quelqu'un et qu'elle appartient à cet être humain et à lui seul :

[toujours imparfait], c'est la concurrence, c 'est la liberté de s'organiser dans son travail sans pressions de lobbies, de corporations, sans avoir à remplir des tonnes de documents estampillés Cerfa (Centre d'enregistrement et de révision des formulaires administratifs), sans avoir à se conformer à des milliers de normes et de réglementations superflues.

La pompe à impôts du "réchauffement climatique"

Simone Wapler montre que le réchauffement climatique (qui, depuis 20 ans, marque une pause non prévue par les modèles...) est un bon prétexte pour lever des impôts et pour subventionner des entreprises de connivence avec l'État.

Qu'importe qu'il n'y ait pas corrélation entre CO 2 et augmentation de la température du globe terrestre, qu'importe que le CO 2 soit bénéfique pour la végétation, qu'importe que les scientifiques ne soient pas unanimes sur le sujet: on taxe.

Pour quel résultat taxe-t-on (60 milliards d'euros en France en 2019)? Pour 0,17 °C à déduire d'une hausse de 2,7°C en 2100, si les accords de Paris sont respectés, avec une ardoise mondiale de 89000 milliards de dollars d'ici 2030...

La monnaie

Depuis tous temps, l'État veut contrôler la monnaie, pas pour le bien-être des gens, mais pour faire rentrer des impôts de manière furtive. Pour ce faire, il dispose de trois instruments ruineux pour ces derniers: la dévaluation, l'inflation, les taux d'intérêts:

- La dévaluation permet, par exemple, de diminuer la dette publique, mais elle est une manière de taxer les importations et le travail exporté qui utilise des produits importés.

- L'inflation permet, par exemple, d'encaisser l'impôt sur une plus-value immobilière inexistante, mais elle fait perdre aux propriétaires du pouvoir d'achat immobilier.

- Les taux d'intérêts bas permettent, par exemple, d'emprunter plus facilement, mais, quand ils sont inférieurs à l'inflation, ils font perdre de sa valeur à l'épargne.

Les hommes politiques coupables, mais pas responsables

Quand les politiciens français échouent, ils n'en subissent pas les conséquences.

Que risquent-ils quand ils adoptent toujours plus de taxes? quand ils adoptent des mesures protectionnistes pour tel producteur ou tel secteur?

Rien, même si c'est ruineux. Si, ils peuvent ne pas être réélus, ce qui les incite à satisfaire toujours plus leurs clientèles électorales.

L'impôt confiscatoire et l'arbitraire fiscal se justifient pour eux parce qu'ils considèrent que l'individu est au service de l'État et non pas l'inverse, si bien que Simone Wapler peut dire qu'en France:

L'État décide pour nous de plus en plus de choses essentielles: la durée du travail, l'âge de notre retraite, les programmes scolaires de nos enfants et l'école dans laquelle ils doivent aller, les assurances-maladie et accident. L'État décide même de la culture [...]. L'État décide aussi de ce qu'il doit y avoir dans notre assiette, donne aux agriculteurs une liste de semences qu'ils doivent planter, nous empêche de manger trop salé, trop sucré, trop gras ou de boire trop gazeux... Conclusion Il faut choisir entre une société de redistribution et une société d'échange. Dans une société de redistribution certains prennent et d'autres reçoivent. Dans une société d'échange, chacun a besoin de l'autre. La redistribution repose sur la contrainte, l'échange repose sur la liberté.

Francis Richard

La rage de l'impôt, Simone Wapler, 288 pages, Larousse


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