En imperceptible Chagrin
L’Eté s’est évanoui –
Trop imperceptible, à la fin,
Pour sembler perfidie –
Une tranquillité s’est distillée
Comme si se levait un long Demi-jour,
Ou si la Nature passait avec elle-même
Un après-midi cloîtrée –
Le Soir tombait plus tôt
Le matin scintillait en étranger –
Une Grâce courtoise, et pourtant tourmentée,
Comme un invité en partance –
Et donc, sans une Aile
Ni l’aide d’une Quille
Notre été s’est doucement échappé
Au coeur de la beauté.
Emily DICKINSON, traduit de l’anglais (États-Unis) par Zéno Bianu
Poème découvert chez Schabrière