L'enquête que l'on mène tambour battant à son sujet, révèlera peut être que ce n'était pas lui qui a tué mais l'ombre du démon qu'il a véhiculé, retenu et entretenu pendant de longues années. Parce qu'il est apparu aux yeux des enquêteurs que le tueur fut quelque part possédé. Il n'a pas comme on dit, pété les plombs lors de son passage à l'acte, il a toujours été mal raccordé, mal relié à la terre. On peut d'ores et déjà assimiler son forfait à un court circuit.
Son cerveau a pris feu... il s'est emparé d'un couteau en céramique car quitte à produire un choc autant que ce soit avec un grand chic... il s'est donc emparé d'un couteau pour abréger les souffrances de ses collègues de bureau qu'il a probablement pris pour les quatre chevaux de l'apocalypse.
Je me demande bien comment il a fait pour transformer ses quatre coup d'essai en quatre décès... son efficacité m'a personnellement troublé... d'autres que lui, avec de véritables armes à feu n'auraient pas fait mieux pour vous achever... Ils n'auraient peut être pas réussi ce carton plein... quatre sur quatre avec un engin en plâtre. Record à battre.
Ce qui s'est avéré plus vrai que le vrai c'est que ce foudroyant tireur est un handicapé doublement handicapé puisqu'il est sourd et muet. Déficience physique qui peut parfois s'apparenter à une déficience mentale.
La veille de l'attentat parce que c'en est un, monsieur a entendu des voix... ce fut pour ce sourd : sa première fois... la première fois qu'il entend des voix. Sa femme en était témoin. Quant à son voisin de palier, lui, il a entendu notre homme muet crier Allahu Akbar.
Ce qui rend notre récit plus que prodigieux... on ne sait plus trop si on peut parler de présence ou d'absence de Dieu... c'est à qui dit mieux !
Sans songer à l'adultère ni transformer ma langue en langue de vipère, je ne peux m'empêcher de sonder le réel avec l'imaginaire.
J'imagine la femme en train d'échanger quelques bons procédés avec le voisin du palier quand ils entendirent le sourd-muet crier : Allahu Akbar ! La femme se précipita aussitôt au chevet de son miraculé pour lui demander s'il a entendu quelque chose. Comme il est sourd, il n'a rien pu entendre... et comme il est muet il n'a pas pu lui répondre. Et pour ne pas passer pour une folle à lier, la femme prétend que son mari lui a signifié qu'il a entendu des voix... dans une sorte de crise de démence.
C'est plus précieux que les histoires extraordinaires d'Edgar Poe. Plus malicieux qu'un conte cruel de Villiers de l'Isle Adam. Mais moins tendancieux qu'un mensonge d'état, souvenez-vous de Mohammed Merah.
L’article Une histoire pas drôle est apparu en premier sur Le journal de Personne.