Pour ceux qui croiraient encore à l'idée d'une Europe citoyenne, le démenti apporté par Nicolas Sarkozy confirme une nouvelle fois que cette construction communautaire n'est rien de plus qu'un instrument économique.
Devant des députés UMP, le Président en titre de l'Union européenne a en effet évoqué le "Non" irlandais au traité de Lisbonne. Son message est clair, simple, précis : "les Irlandais vont devoir revoter".
Qu'ajouter ? Pas grand-chose, finalement. Le Danemark avait voté contre le traité de Maastricht ? Qu'à cela ne tienne, on l'a fait revoter. L'Irlande (déjà elle) avait refusé le traité de Nice ? Pas de problème, les Irlandais sont retournés aux urnes. Rien d'étonnant, donc, à ce qu'une fois de plus l'Europe s'asseoie sur un vote démocratique.
Si la France a pour principe "Gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple", l'Europe, elle, se fait "sans le peuple, contre le peuple".