Né dans la capitale autrichienne le 6 octobre 1927, il y avait suivi une formation de pianiste et de chef d’orchestre de 1945 à 1948. Avant de se rejoindre Lucerne où il se perfectionne auprès du Suisse Edwin Fischer dont il devient l’assistant, il y rencontre Alfred Brendel. Badura-Skoda ne s’intéresse pas qu’à la musique, la littérature et l’architecture le passionnent également. A Paris en 1949, il remporte le 3e prix du concours international Marguerite Long-Jacques Thibaud. Remarqué par Wilhelm Furtwängler et Herbert von Karajan , il est invité à jouer à Vienne, et sa carrière commence vraiment. Ayant dû remplacer Edwin Fischer à Salzbourg en 1950, il devient immédiatement célèbre dans le monde entier et les tournées s’enchaînent sur tous les continents. Infatigable, en 1991, lors du bicentenaire de la mort de Mozart, il donne 191 concerts. Amoureux du Japon, il y fera de nombreux séjours. Il se produira en Union soviétique puis en Chine où il sera le premier pianiste occidental à se rendre. Pédagogue aussi bien que musicologue, il fut le professeur d’Anne Queffélec et de Jean-Marc Luisada entre autres. Il est aussi l'auteur d'ouvrages de référence dont "Les Sonates pour piano de Ludwig van Beethoven" en 1981, "L’Art de jouer Mozart au piano" en 1995, "L’Art de jouer Bach au clavier" en 1999 ou "Être musicien" en 2007. A l’occasion de son 90e anniversaire, Philipe Cassard déclarait "Ce qui me frappe, c'est le jaillissement continu des idées, le relief, la vie organique, (...) l'humanisme rayonnant dont Badura-Skoda emplit chacune de ses interprétations".
En avril dernier, il jouait encore au Palais Lobkowitz de Prague et en mai 2019, il donna son dernier concert, à 4 mains, au Musikverein de Vienne avec Menahem Pressler son aîné de quatre ans... De la difficulté de deux informations importantes qui se télescopent. Jacques Chirac, ancien président de la Ve république est décédé le même jour que l’incendie d’une usine toxique à Rouen. Les médias nationaux et locaux ont tous – à une exception...