TRAUMA CÉRÉBRAL : Même asymptomatique, un test sanguin pour le diagnostic

Publié le 30 septembre 2019 par Santelog @santelog



Une lésion cérébrale traumatique ne présentant aucun symptôme peut entraîner de nouveaux dommages au fil du temps. Cette équipe de l’Orlando Health documente, dans le British Medical Journal Paediatrics Open, un nouveau test sanguin capable de détecter les biomarqueurs typiques des traumatismes crâniens même asymptomatiques. Le test devrait être disponible d’ici un à deux ans, en pratique clinique.

Les accidents de la voie publique sont la première cause de traumatisme crânien (60% des hospitalisations et 70% des décès par trauma crânien) ainsi que les chutes (30% des hospitalisations et 14% des décès). Une grande partie de ces lésions n’entraîne aucun symptôme immédiat, mais peuvent au fil du temps, ou des répétitions, entraîner des conséquences parfois sévères.

Un test utilisable à l’hôpital, par les professionnels des urgences, voire même à domicile

Cette étude est menée auprès de plus de 700 patients, enfants et adultes, pris en charge en Service des Urgences, victimes d’un choc à la tête, mais ne présentant aucun symptôme. « Un groupe de patients quasiment jamais pris en compte dans les études menées sur ces lésions », précise l’auteur principal, le Dr Linda Papa, médecin en médecine d'urgence. De plus, aujourd’hui, la plupart des patients souffrant de traumatisme crânien sans symptômes de commotion cérébrale sont classifiés comme « n'ayant subi aucune blessure ».

Ce test sanguin permet de détecter ces lésions le plus tôt possible : Ce test sanguin recherche 2 protéines (GFAP et UCH-L1) présentes dans notre cerveau et libérées dans le sang après une blessure : leurs taux plus élevés peuvent en effet indiquer une commotion ou une lésion cérébrale asymptomatique. L’équipe du Dr Papa qui étudie ces biomarqueurs depuis plus de dix ans a commencé à travailler sur des groupes d’athlètes puis a elle élargi ses recherches à tous les groupes d'âge, en population générale. Des taux élevés de ces deux biomarqueurs ont été observés chez des patients présentant un traumatisme crânien ou lésion cérébrale sous-traumatique.

Le test sanguin va encore plus loin qu'un scanner classique. De précédentes études utilisant les 2 biomarqueurs se sont concentrées sur la détection des lésions cérébrales, mais les lésions sous-traumatiques ne conduisent pas nécessairement à des lésions. Enfin, la grande majorité des patients ayant subi une commotion cérébrale ont tendance avoir un « scanner normal ». Cette nouvelle étude inclut un éventail de patients avec différents types de blessures.

A partir de ces biomarqueurs, le développement d’un dispositif d’analyse pour le laboratoire de l’hôpital, ou portatif pour détecter les blessures sous-traumatiques dans différents contextes lors d’événements sportifs, dans l'ambulance, sur les lieux d'un accident de voiture ou dans un contexte militaire ou enfin de type « home test » est en cours et devrait être disponible en pratique clinique d’ici 1 à 2 ans.

Source: BMJ Paediatrics Open August 2019 doi: 10.1136/bmjpo-2019-000473 Evaluating Glial and Neuronal Blood Biomarkers GFAP and UCH-L1 as Gradients of Brain Injury in Concussive, Subconcussive and Nonconcussive Trauma in a Large Cohort of Pediatric and Adult Trauma Patients Over Time (Visuel Orlando Health)

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Équipe de rédaction Santélog Sep 30, 2019Rédaction Santé log