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Ramdam, d'Antonin Moeri

Publié le 29 septembre 2019 par Francisrichard @francisrichard
Ramdam, d'Antonin Moeri

A cet instant, je ressentis une forte envie d'écrire ce livre; une envie irrépressible de me glisser dans la peau d'un personnage arabo-suisse, un personnage qui verrait s'acharner contre lui un citoyen balèze, dont le lecteur ne saura pas si ce citoyen balèze est une projection ou non de l'esprit d'un homme réduit à sa plus petite dimension.

Malik Oussedik est le personnage arabo-suisse. Roger Bugnon est le citoyen balèze. Ils habitent le même immeuble dans une ville de cinq cent mille habitants, au bout d'un lac, dans un petit pays ne disposant d'aucune ouverture sur la mer.

Malik vit depuis cinq ans dans son appartement mais le cauchemar [dure] depuis un an. Depuis, Roger occupe l'appartement du dessus: il rentre au milieu de la nuit en claquant la porte; son berger allemand aboie comme une bête traquée.

Ce n'est pas tout: il ricane quand il croise Malik et son ami Naïm dans la rue; il passe l'aspirateur à minuit; il laisse allumé son téléviseur à toute heure du jour et de la nuit et, quand Malik essaie de lui parler, il lui répond élégamment:

Va chier sale bougnoule! 

Malik se défend. Il appelle la police pour faire cesser ce Ramdam. Il voit un responsable du service spécialisé dans la gestion de crises. A sa demande il remplit de notes deux cahiers pour raconter ce qui lui arrive. Il porte plainte.

A partir de ces cahiers et de l'épais dossier gris qui lui ont été remis, le narrateur comprend que, tout simplement, le costaud [reproche] à Malik d'exister et que celui-ci, au moindre bruit, est exaspéré à un tel point qu'il lui téléphone.

Le narrateur rencontre les témoins de l'affaire: Naïm Baroudi, le confident de Malik, Loulia Vesel, la compagne de Malik, Ariane P., l'amante de Roger. Il explore les passés de Malik et de Roger et leurs relations avec leurs pères.

Malik paraît normal, mais il présente des signes qui auraient dû alerter son entourage: trouble du sommeil, indécision, agitation inhabituelle, paroles erratiques, idées de ruine aussitôt suivies d'un gonflement d'égo spectaculaire

Antonin Moeri laisse ouverte la fin de son histoire: au lecteur de l'imaginer, à partir des derniers éléments qu'il lui donne, notamment le jugement que le Tribunal de police rend après avoir examiné la plainte que Malik a déposée.   

Francis Richard

Ramdam, Antonin Moeri, 192 pages, Bernard Campiche Editeur

Livres précédents:

Juste un jour (2007)

Encore chéri ! (2013)

Pap's (2015)

L'homme en veste de pyjama (2017)


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