Après une deuxième saison incroyable, Lucky Man revient pour une troisième et dernière aventure distribuée par Koba Films & l'Atelier d'Images. La relance de trop ? Certainement.
Le bracelet de Harry se ternit, sa chance l'abandonne et tous se retournent contre lui. La dernière création de Stan Lee revient pour une ultime saison qui semble bien être celle de trop. De l'histoire qui se mord la queue à l'alchimie des personnages disparue comme neige au soleil, il était temps que Lucky Man tourne sa révérence.
On apprécie pourtant que la série de Sky1 se gratifie d'une véritable fin, d'un happy end si on peut dire, mais cette conclusion paraît plus pénible que méritée. Surtout que le rush semble précipité, peu réfléchi et loin d'offrir à Lucky Man un aboutissement original et détonnant même si quelques menus rebondissements viennent nous prendre par surprise. Mais même là, le jeu n'en vaut pas la chandelle, trop vite soufflée par trop d'incohérences.
Avoir la poisse...
La série super-héroïque britannique s'émancipe malgré cela de son format bouclé pour nous offrir un ultime récit en feuilleton. A ce titre, on apprécie que Lucky Man demeure à même le sol, au plus près de ses protagonistes pour développer la notion morale des choix d'un individu. James Nesbitt incarne toujours avec brio cet anti-héros lâché par tous, pris dans la tourmente et finalement trahi par ce pouvoir qui l'aura conduit au fond du fond. De là vient le principal intérêt de cette troisième saison, replonger un personnage clean vers ses vieilles addictions et cette spirale infernale qui avalera l'âme d'un protagoniste vers son destin inéluctable.
©Sky1Sauf que la saison 3 de Lucky Man s'embourbe en nous proposant une intrigue défraichie, sortie de nulle part, aux enjeux flous et salement dégrossis. Les personnages secondaires changent de comportement, se parjurent et perdent le peu d'empathie qu'ils avaient jusqu'ici développé. Par exemple, le méchant est une resucée de tous les méchants infiltrés dans les renseignements et ne fait que nous désespérer. Les acteurs ne semblent plus concernés et cherchent la porte de sortie la plus proche, tout comme les scénaristes qui enchaînent les stéréotypes et retournements de situations prévisibles. Le récit se gaufre et vient alourdir un dernier balbutiement narratif dont on se serait bien passé. Surtout que la caméra n'est pas là pour relever le niveau où faux raccords, discontinuité physique et un montage haché finissent d'achever ce pauvre show.
Dommage que la fin ne soit pas à la hauteur du potentiel de cette sympathique série. Lucky Man avait tout pour plaire mais sa conclusion illustre finalement bien que la chance finit toujours par tourner.