Compte-rendu des Eurockéennes 2008, last day

Publié le 15 juillet 2008 par Mikatxu @crystalfrontier
Réveil sous la tente...mais quel est ce martèlement régulier ? Mais c'est bien sûr : il pleut ! En plus, ce qui est d'autant plus appréciable, c'est qu'il faut ranger la tente et la mettre dans le bus pour 12h au plus tard, ce qui va nous laisser tout le temps d'en profiter avant d'aller sur le site. Mais finalement, la pluie n'est pas trop soutenue, et c'est supportable, en partie grâce à nos "superbes" ponchos...
La pluie est devenue très fine et presque imperceptible lorsque le groupe américain The Blakes joue sur la Plage. Ils font pas mal de bruit, et dépensent pas mal d'énergie avec leur rock matîné de post-punk. Sans être franchement génial, quelques morceaux valent une écoute attentive ("Don't Bother Me", "Two Times"). Pour autant, il doit leur manquer un truc, car le concert ne décolle pas tout à fait...
Au bout de 40 minutes (à peine), les Américains annoncent la fin, alors direction le Chapiteau où il y a du monde pour Moriarty, l'un des grands succès de l'an passé, que j'ai loupés d'ailleurs lors de leur venue à Bordeaux. On voit le sens du détail du groupe à la mise en scène : éclairage très soigné et original (par dessous), ils sont tous habillés de façon connotée, et ils ont un jeu de scène bien à eux (même s'ils ont abandonné le principe du micro unique). Mais surtout, j'aime beaucoup leur mélange de folk, country et autres musiques nord-américaines (une touche de blues par ci par là, du spoken words, du lyrisme). Rosemary est quasi-immobile sur scène, mais elle dégage indubitablement un gros charisme. "Jimmy" est bien sûr le plus acclamé des titres, mais "Private Lily" (très entraînant), "Motel" bien bluesy, "Cottonflower" ou encore leur reprise de Depeche Mode et de "Enjoy the Silence" remportent aussi l'adhésion du public. Cela coûtera la peau des fesses, mais j'irai les revoir à Barbey en octobre.
Je laisse passer French Cowboy sur la Plage (vus récemment) ainsi que Sinik sur la Grande Scène (...), pour mieux attendre MGMT. Voilà un groupe que j'aime, qui a su bien utiliser la hype autour de son nom (en bonne partie méritée) mais il semblerait que le soufflé retombe quelque peu. Et ce n'est pas le concert qui va inverser cette tendance. Non que ça ait été mauvais, les compositions sont excellentes et leur exécution presque parfaite ("Electric Feel", "Pieces of What", "The Youth", "Time to Pretend" sont de magnifiques chansons). Mais justement, ça fait un peu trop exécuté, et ça manque un peu d'âme, un peu de gnac, de moelle...Ils ont franchement l'air dans leur bulle par moments, au point d'exclure un peu le public (il n'y a qu'à voir "Kids" où Andrew met sa "cape" fluo sur la tête pour chanter). Cela m'a donc laissé une impression un peu étrange de "peut mieux faire"...ou alors, doit se reposer (ils tournent depuis longtemps, comme Moriarty aussi tiens).
C'est l'heure de manger, donc direction les abords de la grande scène, où joue Cali. C'est fou de voir ce type faire exactement le même début de set qu'au Furia. C'est donc assez pénible, mais j'avoue un faible pour sa chanson "Elle m'a dit", au texte bien écrit. On retourne finalement sous le Chapiteau le ventre plein pour Babyshambles, de loin. Il avait annulé la veille à Werchter, mais Pete et son gang sont là. Mais ça ne change rien au fait que Babyshambles est un groupe assez passe-partout, qui court derrière le fantôme des géniaux Libertines. Son ancien groupe, dont il jouera d'ailleurs "Can't Stand Me Now" avec Soko, l'irritante "chanteuse" folk qui, paraît-il, a des textes qui parlent aux filles (enfin c'est pas toujours leur avis...). Le set se termine sur un blabla incompréhensible de Doherty, suivi de "Fuck Forever". Bon, ben voilà, l'attaction junkie de la journée est passée, personnellement, ça ne me fait ni chaud ni froid.
Pour rigoler, pour continuer dans les vieilles gloires du "punk-rock", à savoir The Offspring. C'est nostalgique comme moment, mais aussi un peu attristant de voir des quarantenaires (ou presque) jouer leurs vieux titres, qui n'ont de valeur (ou presque) uniquement par les souvenirs qui y sont attachés. Le son est très mauvais, ce qui n'arrange donc rien à la voix catastrophique de Dexter Holland...
Repli alors vers le Chapiteau pour Gnarls Barkley. La claque bordel que ça a été ! Que c'était bon ! Je ne connaissais à ma grande honte que "Crazy", mais Cee-Lo et Danger Mouse ont bien plus de ce tour dans leur sac. Ca groove à fond, le backing band suinte la soul, le funk par tous les pores et je prends mon plus gros plaisir du week-end. Cee-Lo termine en débardeur vue la chaleur qui commence à monter sévèrement sous le Chapiteau. C'est fou comme le succès d'un single a pu à ce point éclipser le talent énorme du groupe. Finalement, ces Eurockéennes vont me coûter cher en achat de disques...
Pour la fin, on décide de jeter une oreille à Moby. La colline est prise d'assaut, on se fait bien avoiner pendant que les Bob l'Eponge prennent leur envol avec leurs copains Peter et Dora (bien encouragés par le front de libération de Bob l'Eponge). Tout le monde veut voir le chauve végétarien...puis au bout de 5-10 minutes, plein de gens n'en ont plus envie, mais plus du tout. Au bout de 20 minutes, on a un mètre carré pour chacun, là où nous sommes Vanessa et moi. Mais pourquoi donc ? Parce que les gens étaient venus entendre les pubs Renault, les versions "soft" des chansons, mais que Moby avait été annoncé "Live : Remixed" et qu'en fait c'est la techno bourrine (mais pas totalement inefficace) qui est présenté par l'artiste. Ca fait danser, mais bon, on est dimanche soir, faut pas s'attendre à des merveilles...(je viens de regarder la vidéo que j'ai mise plus bas...ça donnait 1000 fois plus en vrai !)
Finalement, au bout d'une heure, direction le camping, où nous attend le bus. Le bilan des Eurockéennes 2008 est donc plutôt bon dans l'ensemble, à défaut d'avoir été renversant. J'ai fait la découverte d'artistes pourtant établis (Daniel Darc, Gnarls Barkley), revu avec plaisir des têtes connues (Sharon Jones), vu pour la première fois Cat Power... et surtout passé un très bon séjour avec les gens avec qui j'étais, Vanessa en tête mais aussi (je les cite encore) Julien, Chloé, Cédric et Guillaume. Je ne sais pas encore ce que réserve la programmation 2009 bien sûr, mais j'avoue avoir pris goût (cette fois-ci réellement) à l'ambiance du Malsaucy, donc il est déjà fort probable que j'essaie d'y retourner l'été prochain !
Vidéos :

Moriarty - Eurockéennes
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MGMT - Eurockéennes
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Moby - Eurockéennes
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