Théâtre des Bouffes du Nord : La fin de l’homme rouge

Publié le 28 septembre 2019 par Nathpass
D'après Le roman de Svetlana Alexievitch Prix Nobel de LittératureIl y a des acteurs après avoir vu leurs spectacles qui vous réveillent la nuit, Jérôme Kircher Xavier Gallais et André Wilms  et les autres dont Evelyne Didi et Anouk Grinberg pourquoi ? Parce qu’on a plaisir de se réveiller, d’être comme un peu métamorphosé. Nous n’avons pas perdu une minute de ce spectacle ce n’est pas qu’on a tout gobé c’était qu’on était obligé de distiller.... J’ai acheté le livre de l’écrivaine russe Prix Nobel 2015 pour retrouver tout et même plus.... -C’est pourtant difficile tous ces témoignages sur l’URSS ! -Oui et non car l’espoir et l’humain restent dans toutes ses dimensions réactions à l’état d’esclave... de détenu de guerrier de monstre...d’enfant  et après si le communisme était une meilleure idée que le capitalisme, avec les livres l’instruction partagée au lieu de la cupidité l’avarice...  Bref un petit fils dans la Russie d’aujourd’hui demande à son grand-père : -« Tu y as cru toi au communisme !.... autant croire aux extras-terrestres ! »  C’est tellement bien joué qu’on croit intensément à tous ces personnages et leur mystère : comment ont-Ils pu passer par tout cela, j’ai frissonné pleuré et eu très peur du fils d’Olga qui parle et imite un des bourreaux dont il a failli épouser la petite fille interprété comme personne d’autre pourrait le faire, par Jérôme Kircher... Merci 🙏 C’était complet et occupé essentiellement par des gens qui ont vécu à l’époque de l’URSS, des blancs et des rouges. Et cela c’est Dommage bougez-vous les jeunes, lâchez votre monde virtuel pour vous attaquer aux idées et à l’histoire. Greta Thurnberg est suédoise..
.Télérama Fabienne Pascaud Ànouk Grinberg, Pascal a dit, on ne la voit pas vieillir... elle avec son phrasé sur le fil direct de l’émotion  qu’on voudrait étouffer 

Avec son adaptation du livre de Svetlana Alexievitch, le metteur en scène Emmanuel Meirieu poursuit son cheminement. 

Le metteur en scène Emmanuel Meirieu aime faire entendre les voix jaillies d’essais ou de romans qui l’ont bouleversé. Il transforme alors généreusement son théâtre en un espace d’aveux et de secrets où des hommes et des femmes écoutent d’autres hommes et d’autres femmes, vivent avec leur désarroi et leur détresse le temps de la représentation. Echan gent et partagent. Beau projet de théâtre humaniste et engagé, à résonance souvent politique. Son adaptation de La Fin de l’homme rouge (2013), de Svetlana Alexievitch, participe à merveille de ce cheminement.

Proche de Dostoïevski

L’écrivaine russe y interroge des jeunes, des vieux, des victimes, des bourreaux, sur les changements qu’a provoqués en 1989, dans leur existence quotidienne, la fin de l’URSS et du régime soviétique. Recueil de portraits à la forme neutre et clinique, le livre dresse pourtant le saisissant constat d’un peu ple à la dérive. Qui en vient parfois à regretter le communisme d’antan. Son utopie, son idéal face à un capitalisme où priment l’argent et une réussite matérielle sans âme ni culture. Comme à son habitude, Emmanuel Meirieu fait se succéder sur un plateau, où règnent ici le désordre et des détritus épars – une salle de classe abandonnée du côté de Tchernobyl ? –, les récits de vie d’individus paumés à qui l’on a retiré toute espérance. Sur un écran en fond de scène sont diffusées à petites touches des images d’archives. Parfois les comédiens s’expriment simplement debout derrière un micro, sans bouger, juste verticaux. Et l’économie de jeu, de moyens rend leurs histoires plus terribles encore.

Il y a la mère dont le fils s’est suicidé, le vieux militant com muniste qui ne parvient pas à renoncer à sa foi militante, le soldat rentré d’Afghanistan fracassé, l’amoureuse d’un soldat irradié à Tchernobyl… Ils sont sept – d’Anouk Grinberg à André Wilms, de Jérôme Kircher à Evelyne Didi – à rappeler l’enfer d’hier, au moins, riche d’illusions communes et d’espérances sublimes qui les transcendaient… Règne une incandescence proche de Dostoïevski chez ces fra cassés du communisme comme du capi talisme, qui brûlent toujours d’un désir d’absolu. Et si le dispositif d’Emmanuel Meirieu, sa grammaire théâtrale, change peu de spectacle en spectacle, on y vit toujours la même découverte de l’autre, rencontre avec l’autre. Qu’elle émerveille ou horrifie.


 La Fin de l'homme rouge. D'après Svetlana Alexievitch. 1h50. Mise en scène Emmanuel Meirieu. Jusqu’au 17 février, Théâtre Les Gémeau, Sceaux (92), tél. : 01 46 61 36 67. Le 19 à Vélizy (78), le 26 à Istres (13)... et du 12 septembre au 2 octobre, Théâtre des Bouffes du Nord, Paris 10e.