Ce qui suit va probablement indisposer, de bonnes âmes, qui font commerce de la bonne conscience. Il parait néanmoins très urgent de tirer la sonnette d’alarme au moment ou le sens des comportements de l’individu, comme de l’entreprise fait l’actualité. Qu’on en juge pour avoir le courage de dire les choses et d’aller au bout d’une logique qui participe du simple bon sens.
Au moment ou l’opinion se mobilise sur différentes formes de gaspillage, dans les cantines scolaires, au niveau des bouteilles en plastiques à recycler, il serait peut-être bien de se pencher sur un gaspillage autrement plus important. Il s’agit simplement, du papier, du carton et du plastique qui inonde vos boites aux lettres, a flux continu, pour vanter les mérites de telle ou telle association humanitaire. Que l’on soit clair il ne s’agit pas ici de nier les mérites de ses associations mais de savoir raison garder ! Combien recevez-vous, de petits stylos en plastiques, agendas, bloc-notes calendriers et autres cartes postales ou de vœux, accompagnant une invite à verser, en vantant les mérites de l’institution expéditrice. A titre d’exemple, la Croix Rouge Française, institution respectable et indispensable s’il en est, consacre, selon ses chiffres pas moins de 27,1M€ pour ses campagnes d’appel aux dons soit 25% des fonds recueillis. A l’heure ou la loi PACTE invite les entreprises à s’interroger sur leurs missions et leur place, à l’heure ou la niche fiscale du mécénat est pointée, et ou le rescrit fiscal va être mieux encadré, il parait expédient de se pencher sur une forme de gaspillage « humanitaire », en auscultant le poids des frais d’acquisition de tous les acteurs à vocation sociale. Il paraît indispensable de les cantonner pour conduire les dirigeants à faire œuvre d’imagination. Un spot télévisuel, un petit publireportage, ou un message radio percutant vaut sans doute mieux et est moins couteux que les tonnes de gadgets et papier expédiés et aussitôt détruits. Le meilleur ambassadeur d’une cause humanitaire, d’une pathologie lourde, ou d’une institution sociale est, à l’évidence, celui ou celle qui sait de quoi il parle.C'est l'adhérent de la mutuelle notamment.
C’est ce vecteur de conquête qu’il faut promouvoir, et organiser un cadre juridique et fiscal incitatif pour le dynamiser.
On économisera ainsi du papier, du plastique, du carton, forme de réponse, modeste mais réelle a la réduction du……CO2 !
R HASSELMANN