Après la projection du documentaire de Nicolas Finet, Mississipi Ramblin', au !POC! d'Alfortville (94), nous avons tenu un atelier d'écriture, intégrant les images du film, et quelques textes trouvés dans le recueil proposé par Olivier Apert aux éditions du Temps des cerises, Blues sur paroles. Voici le texte que j'ai écrit dans cet atelier.
Cordes grattées, pincées, musique profonde, voix.
Tu perds ton temps, tu perds le temps, la nuit devant le croisement et tu es seul.
Pas de femme à l'écran, seulement celles sur la feuille, le dessin.
On te dit vagabond, tu cherches où t'installer pour jouer ta musique.
Cordes grattées, tendues, accordées par-delà le temps.
Écoute le fleuve, écoute le couler entre les cordes sous le pont qui l'enjambe.
Écoute le train, écoute le chanter sur les rails que tu ne franchis pas.
Tu perds ton temps, le temps te prend, la nuit t'attend.
Tu as marché mais où sont tes pas ? Tu étais là, et là, et là, mais on ne trouve pas la trace.
Les maisons, les cuisines où tu voudrais qu'elle vienne, elle, quand c'est l'orage qui vient.
Qu'elle vienne se réfugier avant que la pluie tombe, avant que tu tombes abandonné par papa Leghba, par le diable qui t'a pourtant donné les notes courant, parfois pleurant, sur les cordes de ta guitare.
Tu as bu le poison, tu as perdu l'amour, tu n'as plus que cette tombe couverte d'offrandes, perdue à quelques miles d'ici.
Le champ qui a vu naître ta chanson est aujourd'hui perdu dans l'immensité.
Ta musique revient dans le vent qui soulève à la fin dans cette immensité ta poussière.